• 011. À chaque siècle, ses particularités : XXe et XIXe s.

     Remonter le temps, c’est découvrir des évolutions dans tous les domaines, celle de l’Administration à laquelle se frotte le généalogiste n’étant pas des moindres.

     Généralités 

    Très schématiquement, il constatera que les recherches au long des XXe et XIXe siècles sont analogues à une réserve de taille près : la communicabilité des documents !

    Tout commence par une sorte de jeu des familles… Le généalogiste sait exactement ce qu’il recherche : « Dans ma famille, je demande mon Père… et plus précisément son acte de naissance… » puis son acte de mariage et enfin son acte de décès, les fameux NMD.

    Parfois, l’affaire se corse de veuvage(s) ou de divorce(s) et de remariage(s) avec ou sans enfant(s) à tirer au clair sans jamais rien négliger.

    Tous les époux ou épouses seront examinés avec le même soin, sans discrimination aucune. C’est que deux ou plusieurs mariages entre deux familles, voire deux fratries, ne sont pas rares. En conséquence, il faut être très vigilant sur les prénoms qui, dans les actes, peuvent varier légèrement au cours d’une vie. Si on confond deux frères germains qui épousent deux sœurs germaines, l’ascendance n’en sera pas affectée mais si les liens sont seulement consanguins et plus encore s’il s’agit de cousinage, tout un pan de la généalogie est erroné.

    Souvent, on tombe sur un acte pauvre en renseignements exploitables alors que celui d’un frère ou d’une sœur contiendra toutes les informations désirées.

    Par ailleurs la situation de l’enfant unique qui n’a pas connu sa mère morte en couches et dont le père ne s’est pas remarié n’a pas grand-chose de commun avec celle de l’enfant qui a grandi dans une tribu comptant plusieurs fratries au gré des remariages et totalisant une trentaine d’enfants de tous âges. Nous y reviendrons…

    Si on connaît avec certitude la commune où l’acte recherché a été enregistré mais qu’on ignore la date de l’événement, un détour par les tables décennales fait gagner un temps considérable. Par la même occasion, il met sur la piste des autres membres de la famille plus ou moins éloignée. Et puisque Errare humanum est,… on n’oubliera pas que ces tables ne sont pas exemptes de preuves de distractions… Le « juge de paix » reste le registre d’état civil et de préférence l’exemplaire de la mairie qui est l’original plutôt que la copie conservée par les Archives départementales (Les comparants signent toujours deux fois…).

    Et si on n’a pas trouvé un décès dans la commune de résidence habituelle, plutôt que tourner en rond suivant la méthode du « perdu dans la forêt », il est plus judicieux de rechercher la succession dans les registres de l’Enregistrement du lieu de résidence (série 3Q aux AD59). Que le défunt laisse on non des biens à ses héritiers, la teneur de son acte de décès y est reprise. Il sera ensuite facile de reprendre le fil des recherches.

    Le XXe siècle   

    La principale difficulté vient du législateur qui veille à la préservation de la vie privée en frappant les actes de naissance et de mariage – mais pas de décès, ce que les employés de mairie ignorent souvent ! – d’un délai d’incommunicabilité de 75 ans sauf pour les descendants directs. Il y a peu encore, ce délai, un des plus rigoureux au monde, était d’un siècle révolu. Les habitudes ayant la vie dure et suivant les recommandations de la CNIL, les Archives Départementales s’y tiennent toujours pour mettre les actes en ligne et les associations généalogiques ont préféré s’y aligner.

    Le généalogiste doit donc se débrouiller avec quelques documents de famille, interroger – avec tact – les uns, se faire préciser ou confirmer des renseignements par d’autres au risque de se heurter à des contradictions,… hanter les cimetières,… pour enfin se rapprocher des mairies et/ou dépôts d’Archives départementales.

    Parvenu enfin au-delà des fatidiques 100 ans, notre néophyte peut continuer à fréquenter ces lieux où il ne manquera pas de faire connaissance avec des généalogistes souvent chevronnés qui ne mégoteront jamais leur aide. Il pourra aussi préférer rester chez lui devant son ordinateur à feuilleter les registres d’état-civil mis en ligne par les Archives Départementales et quelques mairies. 

    On remarquera que plus on se rapproche de nos jours, plus les décès ont lieu à l’hôpital ou à l’hospice, ce qui n’est pas indiqué clairement dans les actes mais si les déclarants y travaillent ou sont « agent administratif », ce qui est précisé, si on repère que la même adresse revient constamment dans les registres et que le défunt y est décédé et non pas « dans sa maison », alors, il suffit de vérifier l’adresse et le doute n’est plus permis. Quelquefois, ce sera celle de la… prison !

    On remarquera de la même manière que les progrès de l’obstétrique et de l’hygiène ont aussi mis progressivement fin aux naissances à domicile.

    Le XIXe siècle  

    En remontant d’un siècle, le généalogiste constatera avec désappointement que les mentions marginales tellement utiles font défaut.

    Pour en savoir plus sur ces différentes mentions marginales, on consultera avec profit un excellent site généalogique à explorer sans réserves :

    http://fr.geneawiki.com/index.php/Mentions_marginales  

    La généralisation du livret de famille n’ayant eu lieu qu’en 1884 et les adultes étant alors peu enclins à raconter leur vie privée à leurs enfants, la plupart de nos aïeux n’étaient guère plus avantagés que nous pour rechercher leurs actes de famille.

    http://www.webgt.net/cousins/etatcivil.php?offset=7

    On observe que dès les années 1820-1830 environ, l’officier d’état civil se montre très vigilant sur l’orthographe des noms et des prénoms, exigeant fréquemment des corrections. En remontant dans le temps, on comprendra vite pourquoi, bien que « Il n’y a pas de faute d’orthographe pour les noms propres ! » (cela signifie simplement que l’usage prévaut et que par conséquent les règles de grammaire et d’orthographe ne s’appliquent pas), les pouvoirs publics ont voulu fixer les noms de famille… C’est l’instauration du livret de famille qui y parviendra enfin.

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nom_de_famille_en_France 

    En quelques générations, on atteint cependant la période révolutionnaire qui, en une vingtaine d’années, a bouleversé la vie de nos aïeux et qui pose quelques problèmes spécifiques aux généalogistes…

     Constatations fréquentes  

    L’exode rural a commencé dès le XIXe siècle et nos aïeux sont parfois allés de commune en commune avant de fixer leur domicile, ce qui complique la recherche des actes.

    Les diverses associations et forums de discussion généalogiques qui ont réalisé un énorme travail de collecte sont alors d’un précieux secours. 

    Durant cette même période, les jeunes gens et jeunes filles ont commencé à secouer le joug familial et à s’émanciper, refusant les mariages arrangés selon la volonté du pater familias et dans l’intérêt des familles. Nombreux ceux qui n’ont pas hésité à mettre leurs parents devant le fait accompli. Contrairement à ce qu’on pourrait supposer, les familles les plus respectables n’étaient pas plus à l’abri que d’autres.

    Il n’est donc pas rare que l’aîné des enfants soit « un grand prématuré » dont la survie ne doit rien à la médecine ou que leurs parents se soient mariés six mois plus tard après avoir vaincu les résistances de grands parents qui, résignés, constataient qu’il était désormais inutile de spéculer sur la santé chancelante du chérubin.

    Pour mieux connaître ses aïeux…  

    De nombreuses possibilités seront développées plus loin…


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