• La mise en ligne, tant attendue par tous les généalogistes, des registres paroissiaux et d’état-civil a été unanimement saluée. Désormais, tranquillement et confortablement installé chez soi, on ratisse consciencieusement les registres, on saute d’une commune à une autre, on imprime, on capture des images… sans entraves. 

    Avertissement ! 

    Confrontées aux exigences de sites marchands qui n’hésitaient pas à commercialiser les données publiques à leur seul profit, les AD ont mis des conditions à l’utilisation et à la publication des images. Ce n’est rien d’autre que le rappel des bons usages. Il convient de les respecter.

    Bon à savoir

    A partir de 1737, les registres paroissiaux puis ceux d'état civil ont été tenus en double exemplaire. L'original restait à la paroisse ou à la commune tandis que le double était adressé à l'évêché puis au greffe. Il n'est pas rare qu'ils diffèrent sensiblement : l'un comporte les marques et signatures mais pas l'autre, le double peut comporter des oublis, erreurs de copie ou au contraire, des rectifications ou corrections. Depuis peu, les mentions marginales ne sont plus apposées que sur l'original...

    Pour des raisons évidentes de commodité, les Mormons ont numérisé les registres déposés aux Archives départementales, négligeant au passage les registres les plus anciens en simple exemplaire encore conservés dans les communes qui seront numérisés au gré des dotations... Ce sont ces numérisations qui ont été mises en ligne.

    Selon leurs possibilités et convenances, les auteurs des tables de BMS et NMD, relevés et autres travaux généalogiques ont travaillé sur l'une ou l'autre collection et parfois sur les deux. Ainsi s'expliquent des différences constatées entre ces travaux et les documents consultés par les généalogistes.

     

    Bien sûr, rien ne vaudra jamais le contact direct avec l’archive mais il y allait de la survie des documents. Il faut pourtant convenir qu’il est plus commode de se repérer dans un registre bien réel que dans le défilement d’images sur un écran. Si ce n’est pas très compliqué pour un village, cela est nettement plus fastidieux pour une grande ville ouvrière.

     

    Papier ou écran, pour  aller plus rapidement à l’acte recherché, on recommande habituellement de consulter d’abord les tables décennales pour connaître la date exacte de l’événement et le numéro de l’acte. L’ennui est qu’elles ne sont pas exemptes d’erreurs et d’oublis, qu’elles ne sont au mieux qu’à demi filiatives, que les prénoms ne sont pas toujours ceux attendus et que les homonymes sont fréquents. Il n’est donc pas rare de devoir consulter une bonne demi-douzaine d’actes avant de trouver le bon !

    Personnellement, comme j’avais décidé de relever toute la fratrie, j’ai préféré parcourir tous les actes afin de relever systématiquement ceux qui concernaient le patronyme et le matronyme qui m’intéressaient. À partir des indications dans la marge et des signatures, on y parvient rapidement.

     

    Pour les villages et les petites communes les naissances, mariages et décès sont regroupés dans un même registre annuel, c’est alors une véritable promenade : on voit se dérouler la vie de toute la famille, ses joies et ses deuils et on perçoit le cadre de vie à travers les professions exercées dans le village, les clivages sociaux, le niveau d’instruction de la population, les familles implantées de longue date et celles qui ne font que passer, celles qui tiennent le haut du pavé, celles qui se constituent en tribus, etc…

     

    Quand les registres de NMD étaient séparés, je commençais par les mariages pour connaître le nom du/de la conjoint(e) et la filiation afin de déterminer quels couples suivre. Je passais ensuite en bonne logique aux naissances et aux décès de toute la famille.

     

    Dans les deux cas, le mieux est d’engranger d’abord ces actes, en n'oubliant pas de noter la référence de la bobine qui contient facilement un millier ou plus de vues et le numéro de la vue contenant l'acte. Cela peut toujours servir...

    009. AD en ligne, LA solution ?

    Mentions à conserver*

    Il faut ensuite classer chronologiquement ces actes si nécessaire puis les exploiter à fond en les entrant un par un dans le logiciel choisi ou dans un tableau Excel ou en constituant des fiches papier. Ce faisant, on constatera souvent que quelques actes, qui ont échappé à la vigilance, restent à récupérer.

    De toute façon, il ne faut pas se faire d’illusions : on remonte d’abord le temps dans les registres pour glaner les informations et on redescend ensuite pour vérifier et compléter.  Mais c'est un excellent moyen de se préparer et de s'entraîner à la suite des recherches.

     

    Dans le meilleur des cas, on a affaire à des familles rurales, attachées à leur lopin de terre, qui naissent, se marient et meurent au village sans l’avoir jamais quitté. Mais si on tombe sur celui qui avait cherché fortune ailleurs, sur celui qui avait dû se résoudre à aller travailler à la mine ou à l’usine, voire d’usine en usine, sur celle qui était devenue domestique chez un bourgeois en ville et pire encore si, loin de sa famille, elle avait eu la malchance d’être fille-mère, alors les recherches deviennent plus ardues.

    Pour trouver une aide efficace et gagner un temps considérable, on bénéficie actuellement de trois moyens principaux qu’on aurait tort de dédaigner. Ils ne sont cependant pas équivalents : l’un aura la réponse et l’autre non selon leur ancienneté, leur dynamisme, leur sectorisation et leur orientation,… On a le choix.

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    http://www.archivesdepartementales.lenord.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad59%2Fdatas%2Fir%2FEtat%20civil%2FFRAD059_MI_A_Z_2011_07_01.xml&page_ref=311464&lot_num=1&img_num=1

     


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  •           Remarque :

              Nous ne nous intéressons ici aucunement à l’Église des Saints et des Derniers Jours, plus           couramment appelée Mormons, mais seulement à leur activité généalogique à titre purement           informatif. 

     

    C’est d’ailleurs à la Société généalogique d'Utah que nous devons la norme GEDCOM qui permet l’échange de fichiers généalogiques ainsi que le microfilmage des registres d’état-civil et paroissiaux.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_g%C3%A9n%C3%A9alogique_d%27Utah 

     

    Précisons que les actes mis en ligne par les AD59 et AD62 n’ont pas été numérisés à partir des orignaux mais, par raison d’économie, repris sur les microfilms effectués par les Mormons, ce qui explique en grande partie leur qualité parfois très médiocre.

     

    Facilement accessible aussi depuis le site Généalo, le site mormon familysearch permet de pallier des lacunes des mises en ligne par les AD et la Belgique. Il propose aussi quelques types d’actes (pièces de mariage, indigence, naturalité) et des services.

    On peut regretter la lenteur de leur logiciel et le manque d’outils de traitement de l’image, parfois fort gênant. On déplore qu’en phase de sélection des fonds, l’écran n’affiche qu’une partie de la page, ce qui peut laisser des utilisateurs en panne.

    https://familysearch.org/search/collection/list#page=1&region=EUROPE 

     

              Astuces :

              La sélection de taille d’image est assez basique. Pour obtenir une taille d’image optimale, il           suffit de sélectionner la plus proche de celle qu’on désire obtenir et de parachever le réglage           avec la molette de la souris ou tenir la touche « c(on)rt(ô)l(e) » enfoncée tout en jouant sur           le clic droit ou le gauche.

              Quand l’image est trop pâle, faute de pouvoir accentuer le contraste, on peut passer en           mode négatif pour obtenir une (petite) amélioration.

     


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  •  Remonter le temps, c’est découvrir des évolutions dans tous les domaines, celle de l’Administration à laquelle se frotte le généalogiste n’étant pas des moindres.

     Généralités 

    Très schématiquement, il constatera que les recherches au long des XXe et XIXe siècles sont analogues à une réserve de taille près : la communicabilité des documents !

    Tout commence par une sorte de jeu des familles… Le généalogiste sait exactement ce qu’il recherche : « Dans ma famille, je demande mon Père… et plus précisément son acte de naissance… » puis son acte de mariage et enfin son acte de décès, les fameux NMD.

    Parfois, l’affaire se corse de veuvage(s) ou de divorce(s) et de remariage(s) avec ou sans enfant(s) à tirer au clair sans jamais rien négliger.

    Tous les époux ou épouses seront examinés avec le même soin, sans discrimination aucune. C’est que deux ou plusieurs mariages entre deux familles, voire deux fratries, ne sont pas rares. En conséquence, il faut être très vigilant sur les prénoms qui, dans les actes, peuvent varier légèrement au cours d’une vie. Si on confond deux frères germains qui épousent deux sœurs germaines, l’ascendance n’en sera pas affectée mais si les liens sont seulement consanguins et plus encore s’il s’agit de cousinage, tout un pan de la généalogie est erroné.

    Souvent, on tombe sur un acte pauvre en renseignements exploitables alors que celui d’un frère ou d’une sœur contiendra toutes les informations désirées.

    Par ailleurs la situation de l’enfant unique qui n’a pas connu sa mère morte en couches et dont le père ne s’est pas remarié n’a pas grand-chose de commun avec celle de l’enfant qui a grandi dans une tribu comptant plusieurs fratries au gré des remariages et totalisant une trentaine d’enfants de tous âges. Nous y reviendrons…

    Si on connaît avec certitude la commune où l’acte recherché a été enregistré mais qu’on ignore la date de l’événement, un détour par les tables décennales fait gagner un temps considérable. Par la même occasion, il met sur la piste des autres membres de la famille plus ou moins éloignée. Et puisque Errare humanum est,… on n’oubliera pas que ces tables ne sont pas exemptes de preuves de distractions… Le « juge de paix » reste le registre d’état civil et de préférence l’exemplaire de la mairie qui est l’original plutôt que la copie conservée par les Archives départementales (Les comparants signent toujours deux fois…).

    Et si on n’a pas trouvé un décès dans la commune de résidence habituelle, plutôt que tourner en rond suivant la méthode du « perdu dans la forêt », il est plus judicieux de rechercher la succession dans les registres de l’Enregistrement du lieu de résidence (série 3Q aux AD59). Que le défunt laisse on non des biens à ses héritiers, la teneur de son acte de décès y est reprise. Il sera ensuite facile de reprendre le fil des recherches.

    Le XXe siècle   

    La principale difficulté vient du législateur qui veille à la préservation de la vie privée en frappant les actes de naissance et de mariage – mais pas de décès, ce que les employés de mairie ignorent souvent ! – d’un délai d’incommunicabilité de 75 ans sauf pour les descendants directs. Il y a peu encore, ce délai, un des plus rigoureux au monde, était d’un siècle révolu. Les habitudes ayant la vie dure et suivant les recommandations de la CNIL, les Archives Départementales s’y tiennent toujours pour mettre les actes en ligne et les associations généalogiques ont préféré s’y aligner.

    Le généalogiste doit donc se débrouiller avec quelques documents de famille, interroger – avec tact – les uns, se faire préciser ou confirmer des renseignements par d’autres au risque de se heurter à des contradictions,… hanter les cimetières,… pour enfin se rapprocher des mairies et/ou dépôts d’Archives départementales.

    Parvenu enfin au-delà des fatidiques 100 ans, notre néophyte peut continuer à fréquenter ces lieux où il ne manquera pas de faire connaissance avec des généalogistes souvent chevronnés qui ne mégoteront jamais leur aide. Il pourra aussi préférer rester chez lui devant son ordinateur à feuilleter les registres d’état-civil mis en ligne par les Archives Départementales et quelques mairies. 

    On remarquera que plus on se rapproche de nos jours, plus les décès ont lieu à l’hôpital ou à l’hospice, ce qui n’est pas indiqué clairement dans les actes mais si les déclarants y travaillent ou sont « agent administratif », ce qui est précisé, si on repère que la même adresse revient constamment dans les registres et que le défunt y est décédé et non pas « dans sa maison », alors, il suffit de vérifier l’adresse et le doute n’est plus permis. Quelquefois, ce sera celle de la… prison !

    On remarquera de la même manière que les progrès de l’obstétrique et de l’hygiène ont aussi mis progressivement fin aux naissances à domicile.

    Le XIXe siècle  

    En remontant d’un siècle, le généalogiste constatera avec désappointement que les mentions marginales tellement utiles font défaut.

    Pour en savoir plus sur ces différentes mentions marginales, on consultera avec profit un excellent site généalogique à explorer sans réserves :

    http://fr.geneawiki.com/index.php/Mentions_marginales  

    La généralisation du livret de famille n’ayant eu lieu qu’en 1884 et les adultes étant alors peu enclins à raconter leur vie privée à leurs enfants, la plupart de nos aïeux n’étaient guère plus avantagés que nous pour rechercher leurs actes de famille.

    http://www.webgt.net/cousins/etatcivil.php?offset=7

    On observe que dès les années 1820-1830 environ, l’officier d’état civil se montre très vigilant sur l’orthographe des noms et des prénoms, exigeant fréquemment des corrections. En remontant dans le temps, on comprendra vite pourquoi, bien que « Il n’y a pas de faute d’orthographe pour les noms propres ! » (cela signifie simplement que l’usage prévaut et que par conséquent les règles de grammaire et d’orthographe ne s’appliquent pas), les pouvoirs publics ont voulu fixer les noms de famille… C’est l’instauration du livret de famille qui y parviendra enfin.

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nom_de_famille_en_France 

    En quelques générations, on atteint cependant la période révolutionnaire qui, en une vingtaine d’années, a bouleversé la vie de nos aïeux et qui pose quelques problèmes spécifiques aux généalogistes…

     Constatations fréquentes  

    L’exode rural a commencé dès le XIXe siècle et nos aïeux sont parfois allés de commune en commune avant de fixer leur domicile, ce qui complique la recherche des actes.

    Les diverses associations et forums de discussion généalogiques qui ont réalisé un énorme travail de collecte sont alors d’un précieux secours. 

    Durant cette même période, les jeunes gens et jeunes filles ont commencé à secouer le joug familial et à s’émanciper, refusant les mariages arrangés selon la volonté du pater familias et dans l’intérêt des familles. Nombreux ceux qui n’ont pas hésité à mettre leurs parents devant le fait accompli. Contrairement à ce qu’on pourrait supposer, les familles les plus respectables n’étaient pas plus à l’abri que d’autres.

    Il n’est donc pas rare que l’aîné des enfants soit « un grand prématuré » dont la survie ne doit rien à la médecine ou que leurs parents se soient mariés six mois plus tard après avoir vaincu les résistances de grands parents qui, résignés, constataient qu’il était désormais inutile de spéculer sur la santé chancelante du chérubin.

    Pour mieux connaître ses aïeux…  

    De nombreuses possibilités seront développées plus loin…


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  • Les NMD constituent incontestablement la base des recherches généalogiques quoiqu'un généalogiste de notre connaissance ait préféré ne s'appuyer que sur les actes notariés. Suffisante pour constituer un arbre généalogique, cette base ne saurait satisfaire ceux qui sont partis à la recherche du passé de leur famille à... moins d’avoir oublié leur objectif en cours de route ! Ils ont bien raison car les divers services d’archives renferment de nombreuses traces laissées par nos aïeux.  

    On devrait pouvoir écrire trois à cinq pages en moyenne et parfois plus pour chaque aïeul ayant vécu au XIXe siècle. 

    Surprises garanties… Pourtant, il est frappant de constater que de nombreux généalogistes parmi les plus acharnés peinent à fournir trois réponses si on leur demande quelles ont été leurs plus grands étonnements.

     

    Tout d'abord, il est souhaitable de recouper les Naissances, Mariages et Décès par les Baptêmes, Mariages religieux et Sépultures. Il n'est pas toujours possible de se procurer ces actes religieux mais s'ils sont, par chance, accessibles, il ne faut pas hésiter à les rechercher. Les informations qu'ils fournissent présentent souvent de notables différences avec les actes d'état civil, ce qui peut être précieux dans les nombreux cas d'enfants naturels ou reconnus par mariage ou encore de situations compliquées.

    Nous avons ainsi découvert qu'un homme, pour reconnaître par mariage son fils adultérin, avait obtenu de l'officier d'état civil qu'il taise son veuvage mais il n'avait aucune raison de solliciter pareille complaisance du curé qui a donc rédigé un acte parfaitement régulier.

    Enfin l'absence de ces actes révèlera le détachement envers la religion.

     

    La série T des Archives départementales renseigne sur le passé scolaire de nos aïeux surtout après les lois Jules Ferry de 1881 rendant la scolarité obligatoire. C'est l'occasion de rechercher des cartes postales et tous documents notamment dans les petits musées tels celui de Fourmies.

     

    Il conviendra ensuite de se pencher sur le passé militaire des jeunes gens. Les registres de conscription et registres matricule fournissent tous les renseignements sur leur carrière militaire et apportent souvent leur lot de surprises et pas seulement en temps de guerre. Selon les années, on trouvera une description sommaire du conscrit, une mention de ses compétences, des éléments de santé justifiant d’une exemption, la mention de sa première profession et quelquefois une ou plusieurs condamnations !  

    Connaissant les régiments et les lieux de casernement, on pourra effectuer une recherche sur les uniformes, l’équipement et les bâtiments par exemple.  

    Les circonstances du décès des militaires, la prise en charge des veuves et orphelins de guerre, tout se trouve en série R des Archives départementales du lieu de naissance ou du domicile, tandis que les Monuments aux Morts méritent une visite, à défaut la recherche de cartes postales anciennes de préférence. L'histoire du monument est à découvrir dans les archives municipales en série O.  

    Mentionnons aussi le très officiel site « Mémoire des Hommes » qui s’enrichit régulièrement de données sur les militaires enrôlés en temps de guerre. Une base de localisation des tombes est en cours de réalisation. 

    Dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, de nombreux sites personnels apportent une foule de documents, témoignages et travaux inédits. 

     

    En complément des décès, il est fortement recommandé de rechercher les successions qui font le point sur les héritiers et les biens qui leur sont dévolus. On commencera par consulter la sous-série 3Q aux AD pour parvenir au notaire.  

    Cette sous-série permet aussi de découvrir le lieu resté ignoré d’un décès. Quand l’événement a eu lieu hors de la commune de résidence du défunt, il est enregistré sur place puis il est répercuté à des fins fiscales vers le bureau d’enregistrement correspondant à ce lieu et vers celui du domicile s’il est différent.

     

    Loin de se limiter aux contrats de mariage et aux successions, les actes notariés apportent une masse considérable d'informations : achats, ventes, baux, accords et contrats divers, prêts et emprunts et même des légitimations d’enfant(s) naturel(s) montrent que nos ancêtres avaient généralement un notaire de famille auquel ils faisaient beaucoup plus fréquemment appel que de nos jours.

     

    Le Ravet-Anceau donne un aperçu de l'activité économique et commerciale de la commune. Mis à jour chaque année, quoique souvent avec retard, il renseigne sur le déroulement de carrière et la concurrence. Il est à comparer aux listes électorales qui, rappelons-le, ne concernaient que les hommes jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

     

    Les recensements renseignent sur le domicile précis, le prénom usuel ou un diminutif, la composition exacte du foyer, les cohabitations et le voisinage, l’employeur, la présence d’une servante ou d’un domestique et d’autres détails inattendus que l’on recherchait parfois en vain. Ainsi, c’est souvent grâce à cette série que l’on parvient à faire repartir une recherche en panne.

    Chaque fois qu'un acte précise le domicile exact, on aura l'opportunité d'illustrer ses travaux par des plans, cartes postales et photos de famille ou glanées sur Internet. 

     

    En complément, les archives cadastrales renseigneront sur la possession éventuelle de biens immobiliers et sur leur localisation. Les ruraux étaient plus souvent propriétaires d’une maisonnette ou d’un lopin de terre que les ouvriers.  

    Pour mémoire, on vérifiera s’il n’est pas possible de trouver des cartes postales représentant ces lieux d’habitation. 

     

     

      Les archives municipales* reflètent tous les aspects de la vie de la commune. Elles permettront de situer le personnage étudié au plus près de sa situation économique et sociale et, avec un peu de chance, de découvrir à quels événements il a participé.

     

    À tout hasard, le dépouillement de la presse locale fort encline à se pencher sur les faits divers parfois grandguignolesques pourra mentionner la présence d’un aïeul ou plus simplement fournir une chronique villageoise, des événements mémorables et un reflet de la société.  

    On s’attardera sur les nombreuses remises de décorations diverses, les nécrologies qui n’hésitent pas à retracer toute la carrière de l’instituteur, les réclames (publicités) : le confort dernier cri, la pommade radioactive pour conserver la jeunesse et la beauté de la peau de madame, la clinique pour soigner discrètement ses retards et la recette pour bromurer le vin de l’époux garantissant ainsi la paix des ménages,…  

     

    D'autres possibilités plus spécifiques seront développées plus loin… 

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    * > http://geneablog.typepad.fr/geneablog/2007/09/interview-alain.html


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  • Bien connue pour ses bouleversements radicaux, la période révolutionnaire risque de soumettre la patience des généalogistes à rude épreuve. Fini les actes d'état civil bien renseignés avec tables en fin de volume et tables décennales ! Fini les patronymes rigoureusement orthographiés ! Place aux officiers d'état civil choisis davantage en fonction de leurs convictions révolutionnaires que sur leurs compétences et leur adéquation au poste.

    Incompétences...

    Les curés d'Ancien Régime, d'abord déboussolés, ont bien essayé de se plier aux nouvelles directives mais avec difficulté comme le montrent des dates mélangeant l'année et le mois républicains mais conservant les noms des jours de la semaine du calendrier grégorien.

    Devant l'hostilité grandissante à leur égard, ils ont dû partir, vivre dans la clandestinité, une minorité s'est soumise. Un petit nombre s'est défroqué, les plus malchanceux ont été arrêtés, guillotinés. Dans ces conditions, ils n'ont évidemment pas formé leurs successeurs à leurs nouvelles tâches administratives !

    Ceux qui ont pris le maquis ont continué à administrer les sacrements de baptêmes et de mariages à leurs ouailles qui venaient discrètement à eux quand l'occasion s'en présentait. Le prêtre notait brièvement les actes tant bien que mal sur des billets compromettants qui sont parfois parvenus jusqu'à nous.

    Les greffiers communaux se débrouillaient comme ils pouvaient pour acter les déclarations de naissances et de décès et pour officialiser les mariages et les... divorces. Pas toujours facile d'improviser... On y décèle parfois des actes réjouissants : une dame enterrée un jour et inhumée le lendemain*, un défunt, fils de feu son père nommé dans l'acte, inhumé en présence de son père**. Un édile venu constater le décès d'un batelier qui a eu la peur de sa vie : il est monté sur le baquet, est descendu dans le baquet, a vu le mort dans le baquet, a constaté qu'il était bien mort dans son baquet, est sorti du baquet, a quitté le baquet... et on ne saura rien de plus que le nom du défunt !***  Parfois, ce sont les déclarants d'un décès, accompagnés de leurs témoins, qui invités à décliner leur qualité, disent tous "être mort" : ils s'étaient bien déplacés pour cela, non ? Bien conscients du problème, des solutions ont été tentées : actes type à recopier ou imprimés à compléter, avec des succès relatifs.

    Des mariages délocalisés

    Il a alors été décidé qu'à partir de l'an VI, les mariages qui rassemblaient la population villageoise se célèbreraient au chef-lieu de canton pour éviter qu'ils ne dégénèrent en manifestations hostiles. Cela ne dura que deux ans. Le premier problème est que le chef-lieu de canton de nos jours n'est plus forcément celui de la période révolutionnaire, surtout aux abords des villes. La seconde difficulté réside dans la tenue des actes : registre commun pour le chef-lieu et le reste du canton ou registres séparés ? Faut y penser.

    Divorces

    La loi du 2 septembre 1792 instaure le divorce en France. Simple proclamation d'un droit entériné par l'état civil, la rupture, mal étudiée, qui se voulait par consentement mutuel oscille entre répudiation et tentatives de conciliation par le conseil de famille. Trop d'abus et de désordres conduiront à la judiciarisation du divorce en 1804 et à la notion de faute.

    Chez les émigrés - et il suffisait parfois d'être le plus aisé du lieu pour avoir tout intérêt à se mettre à l'abri - le divorce permettait de transférer les biens sur l'épouse. Dans ce cas, la tourmente passée, le remariage a lieu.

    > http://fr.wikipedia.org/wiki/Divorce#En_France_2

    Défroqués

    Il n'est pas rare que des inconnus soient venus s'installer dans un village, y aient exercé des responsabilités, aient manifesté quelques ambitions, se soient éventuellement mariés et soient repartis à la fin de la Révolution. Il faut alors vérifier s'ils n'étaient pas des défroqués comme cet habitant de Masny  qui avait tendance à pratiquer le "ôte-toi de là que je m'y mette" si bien que, mal accepté par la population, il est allé chercher fortune ailleurs...

    > Archives municipales (non cotées) de Masny

    Un article, paru dans un bulletin généalogique, a attiré l'attention sur les religieuses chassées de leurs couvents qui se sont regroupées en discrètes petites communautés ou qui se sont mariées parfois avec des prêtres défroqués, ce que les actes d'état civil ne précisaient pas.

    Edward Hughes « Le devenir des religieuses de Douai après la suppression de leurs couvents en 1792 ». Publication du CEGD.

    Changement de nom !

    La loi du 6 fructidor an II stipule, entre autres dispositions que "Aucun citoyen ne pourra porter de nom ou de prénom autres que ceux exprimés dans son acte de naissance : ceux qui les auraient quittés seront tenus de les reprendre."

    Fini les fantaisies ! Ainsi Philippe, enfant naturel de Marie Anne DELATTRE, a été baptisé à Guînes en janvier 1768 sous le patronyme de sa mère. Il s'est marié en 1793 sous le nom de FORÊT et a eu deux enfants dans la foulée avant d'être contraint de reprendre son nom de naissance et d'avoir d'autres enfants. Les enfants de cette fratrie issus des mêmes père et mère portent donc un patronyme différent selon qu'ils sont nés avant ou après cette loi.

    Pour la petite histoire, deux généalogistes, habitués de la bibliothèque des "Amis du Vieux Calais" ont longtemps cherché l'un des FORÊT et l'autre des DELATTRE chacun de leur côté avant de réaliser qu'il s'agissait de leur ancêtre commun ! 

    Calendrier révolutionnaire

    Les noms des mois à la fois poétiques et évocateurs auraient pu plaire si les repères temporaux n'avaient pas été chamboulés. Une année qui commence fin septembre, un découpage mathématique du temps aboutissant à des jours complémentaires d'abord appelés appelés sans culottides et le repos passant d'un jour sur sept à un sur dix ne pouvaient que rencontrer des résistances de la part de gens qui n'avaient rien demandé de tel. 

    En tapant dans Google des mots clés tels que "calendrier révolution conversion" on accède à de nombreux sites permettant de s'y retrouver.

    > Wikipédia

    > http://www.poissons52.fr/histoire/revolution1789/calendrier_v.php

    Monnaies et système métrique, tout change !

    Les calamiteux assignats ont déboussolé une population de gens simple, incapables de lire la valeur inscrite et de distinguer un vrai d'un faux. La méfiance qui en a résulté a perturbé la vie économique. Il suffit de voir dans les archives notariales des billets versés à titre de paiement mais refusés par le créancier pour comprendre...

    La réforme du système des mesures a incontestablement été une simplification de nature à faciliter les échanges commerciaux et à réduire les erreurs comptables - qui n'étaient sans doute pas toujours involontaires - mais c'était exiger un effort et bouleverser les habitudes de nombreuses personnes qui n'en demandaient pas tant. L'ancien système, aussi peu commode que la division du temps en jours, heures, minutes et secondes qui confronte nos écoliers aux joies des conversions, convenait parfaitement à nos aïeux. Pour l'heure, ils se fiaient tout simplement au chant du coq, au bedeau qui sonnait les cloches pour les offices et au cadran solaire puisqu'on n'avait aucunement besoin de plus de précision.

     

    012. À chaque siècle, ses particularités : la Révolution et ses bouleversements

    http://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/lexique-de-lhorlogerie/s/heure-decimale/

    012. À chaque siècle, ses particularités : la Révolution et ses bouleversements

    http://dev2007.arts-et-metiers.net/musee.php?P=52&id=101&lang=ang&flash=f&arc=1

    012. À chaque siècle, ses particularités : la Révolution et ses bouleversements

    http://forumamontres.forumactif.com/t25659-montre-revolutionnaire

     

    Mais le système duodécimal présentait l'avantage de partages faciles par 2, par 3 par 4 et par six qui tombaient toujours juste et du bonus par le "treize à la douzaine".

    Ajoutons à cela quelques mesures éphémères qui ont dû irriter la population puisqu'elles ne sont pas parvenues jusqu'à nous...

    Devenir propriétaire

    La vente à l'encan des biens du clergé et des émigrés a surtout profité aux bourgeois aisés, hommes de loi et arrivistes à l'affût de bonnes affaires. De nombreux paysans parviennent cependant à acquérir leur jardin, un lopin de terre, quitte éventuellement à s'arranger avec un frère ou un beau-frère.

    Accidents de carrière

    La fermeture des établissements religieux et la fuite des émigrés ont privé leur domesticité de leur gagne pain sans la moindre indemnisation. Pas assez fiables peut-être aux yeux des nouveaux maîtres...

    Il leur a fallu se reconvertir à la hâte : un garde des bois du duc de CROY n'a eu d'autre choix que de devenir "chasseur". Clairement, il a concurrencé les braconniers qu'il avait été chargé jusque là de traquer !

    La succession de sa veuve a fait apparaître qu'elle est décédée en un lieu introuvable, probablement sur une propriété du duc et qu'elle laissait un patrimoine inattendu. Reconnaissance pour des services rendus sans doute...

     

    12. À chaque siècle, ses particularités : la Révolution

     

    Indemnisations

    Suite à l'exécution du roi le 21 janvier 1793, une coalition de l'Angleterre, la Prusse, l'Autriche et l'Espagne se dirige vers Condé puis vers Valenciennes. La frontière est repoussée jusqu'à Werwick, Coutiches, Aniche, Ligny, Le Cateau et Maubeuge. Les coalisés renoncent à annexer le territoire conquis, préférant s'appuyer sur les anciens notables. Ils installent la "jointe", véritable junte militaire chargée d'administrer et de gérer la zone.

    C'est dans ces circonstances qu'Henri BLONDIAU voit son bateau réquisitionné. Il lui est rendu gravement endommagé et sans ses agrès. La perte est très lourde pour ce batelier qui réclame une indemnisation. Le processus commence immédiatement et il perçoit six semaines plus tard 600 florins Brabant, somme très inférieure au préjudice subi. Il se pourvoira en appel mais quatre mois plus tard, on lui fera "connoitre verbalement" qu'il n'est pas possible de lui accorder davantage. Huit mois plus tard, les "soldats de l'An II" feront tomber ce régime éphémère.

    > L 9049 & 9050 & 9053 aux AD59

    Des suspects...

    D'un endroit à un autre, selon les commissaires, la Révolution a été plus ou moins radicale. Dans le Calaisis, un père de famille aviné a seulement médité huit jours en prison sur son trop franc parler aux nouveaux maîtres.

    Mais à Vred, dans le Douaisis, une paysanne illettrée qui avait surtout le tort d'être née dans un autre village et d'être l'épouse d'un sergent garde d'abbaye (on ne s'y fait pas que des amis) a été désignée comme suspecte ainsi que ses deux enfants par un comité de surveillance qui exigeait son quota de réfractaires et d'ennemis de la République. Heureusement, une "fuite" leur a permis de se mettre à temps hors de portée du sort qui les attendait.

    À Condé-sur-l'Escaut, les suspects comparaissaient dans la chambre de l'hôtel de Croÿ devant un tribunal qui pouvait les expédier à l'échafaud dressé dans la cour. Le maire a réclamé la pose d'une planche pour protéger l'assistance des éclaboussures...

    Là où sévissait le terrible Joseph LEBON, personnage encore controversé, ils auraient eu encore beaucoup moins de chance.

    > http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Le_Bon

    Impasse avant la Révolution !

    Certains généalogistes tomberont sur un écueil supplémentaire : malgré toutes leurs recherches, ils ne parviennent pas à retrouver la moindre trace de leur famille dans les registres de baptêmes, mariages et sépultures d'Ancien Régime. Il est à craindre qu'il s'agisse de familles protestantes exclues auparavant des registres catholiques et qui réapparaissent dans ceux de la République. Cette situation est évidemment fréquente dans les villes où existaient des temples protestants et dans les villages alentour.

    Série L

    Compte tenu de la brièveté de la période et des bouleversements successifs, les documents concernant cette période ont été rassemblés en quasi totalité dans cette seule série L des Archives départementales. Des ventes et des affaires judiciaires peuvent cependant figurer dans les séries modernes.

    Les Archives municipales conservent souvent de forts intéressants documents relatifs à cette période.

    Momentanés ou définitifs, la Révolution a provoqué de tels bouleversements dans la vie de nos aïeux qu'il n'est pas superflu d'essayer de savoir comment ils ont traversé cette période.

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    * « L'an mil sept cent quatre vingt Douze le quatre an de la Liberté vingt Deux mai a été Enterrée à Vred polixine Carpentier […] laquelle je soussigné Curé de Vred a étée inhumée le jour suivant dans le cimetière de cette paroisse »

    ** Montigny-en-Ostrevant

    « Du quinzieme jour du mois de floreal l’an dixième de la République française.

    ACTE  DE  DÉCÈS de Charle Louis Cabbre  […] fil de feu jean louis cabre manouvrier et de marie joseph milon sur la déclaration à moi faite par le Citoyen philippe charle cabre  demeurant à montigny profession de manouvrier qui a dit être le père du défunt, … »

    *** Sainte-Catherine-les-Arras 

     


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