• 036. Savoir « Traire » les NMD et les BMS

     C’est ce que m’a dit un jour en guise de remerciement un généalogiste que j’avais dépanné.

    Prendre d'abord tout son temps pour en gagner ensuite et mieux progresser !

    Bien sûr, on peut se borner à lire un acte d'état civil ou paroissial comme une simple table filiative et se contenter d'une prise rapide de notes : un nom ou deux, un lieu, une date, terminé ! Mais comme le cavalier qui veut aller loin a intérêt à soigner sa monture, le généalogiste qui ambitionne de remonter le plus possible doit se donner les moyens de progresser en ne négligeant rien du contenu tant du fonds que des actes.

    Combien de débutants n'ont pas été obligés de revenir en arrière – encore heureux s'il s'agit du même lieu sinon s'ils s'en souviennent ! – pour retrouver un personnage qu'ils avaient négligé avant de s'apercevoir qu'il était un proche parent ou qu'il jouait un rôle important au sein de la famille et qu'il constituait un précieux jalon ?

    Pour éviter ces mésaventures, il suffit de s'astreindre à prendre le temps de tout analyser, tout noter, tout saisir.

    036. Savoir « Traire » les NMD et les BMS

    Qu'ils appartiennent ou non à la famille qui nous intéresse...

    036. Savoir « Traire » les NMD et les BMS

    Derrière un mayeur se cache souvent un curé…

    Constituer des dossiers solides !

    Évidemment, les mentions sur l'origine, le domicile, le célibat, l'âge, la profession et naturellement le lien de parenté de toute personne citée sont à relever systématiquement, accompagnées de sa signature ou de sa marque. On n’oubliera surtout pas de noter le lieu, la date, la nature et les références complètes des actes dans lequel tous ces renseignements ont été puisés.

    Remarque : ce n’est pas parce qu’un renseignement revient régulièrement qu’on peut se dispenser de le relever systématiquement. Ainsi un ancêtre peut être cité une vingtaine de fois comme laboureur tandis qu’un autre changera plusieurs fois de métier et/ou de domicile mais cela on ne le saura qu’à la fin.

    Les logiciels de généalogie prévoient la saisie de toutes ces données mais – à ma connaissance – ils ne permettent pas une vue d’ensemble à partir de laquelle la réflexion peut s’exercer pleinement.

    Un moyen radical est donc de créer un tableau (fichier de type Excel) pour chaque patronyme : les couples, leurs enfants compris, et les individus restés célibataires en colonnes, les années en lignes. Chaque acte mentionnant ce patronyme aura sa case dans laquelle il sera analysé en détail.

    Discipline payante

    Le premier avantage sera donc d’éviter les approximations sources de nombreuses erreurs et surtout de ne plus être obligé de revenir en arrière pour retrouver des renseignements dont on se souvient vaguement. 

    Le deuxième avantage est de disposer d'un stock de fiches à jour et immédiatement utilisables quand le besoin s'en fera sentir, c'est à dire souvent. Créer ou compléter une fiche, faire la synthèse ou le bilan sur un ancêtre et parvenir enfin à une conclusion provisoire ou non, tout cela sera grandement facilité.

    Le troisième avantage est de parfaitement connaître l’entourage d’une famille à partir duquel il sera possible de tenter de nouvelles pistes pour relancer des recherches encalminées en passant notamment par des collatéraux ou en redescendant pour mieux remonter.

    Enfin, et s'il fallait ne garder qu'une bonne raison de se plier à cette discipline, ce serait le quatrième avantage : connaître l'environnement social d'un aïeul évitera de passer sur un acte important. D'abord parce que ce travail consolidera la mémorisation des recherches déjà effectuées. Nous connaissons tous des généalogistes dépités de n’avoir pas reconnu leur ancêtre au détour d’un acte et d’autres tout heureux de découvrir un nouvel ancêtre... avant de s'apercevoir qu'ils l'avaient déjà trouvé ! Mais surtout, quand on a épuisé la première phase des travaux, celle qui consiste à rechercher un acte précis (genre, « dans la famille UNTEL, je demande... ») et qu'il ne reste plus qu'à aller en maraude dans tous les documents possibles et imaginables à la recherche d'un "je-ne-sais-quoi", il vaut mieux avoir en tête, à défaut en notes, tous ces personnages sinon, aucun déclic ne se fera

    > DESCARPENTRIES in 040. Exploiter les actes notariés

    Les Anglo-Saxons possèdent un terme pour exprimer les conditions favorisant de fructueuses conclusions :

    036. Savoir « Traire » les NMD et les BMS

    Préparons-nous donc à acquérir la finesse d’observation et la capacité à déduire des trois princes de Serendip et… rêvons aussi du Sri Lanka, leur île natale.

    036. Savoir « Traire » les NMD et les BMS

    http://www.histoire.presse.fr/livres/livre-du-mois/vous-avez-dit-serendipite-01-05-2012-45246


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