•  

    Il ne faut pas perdre de vue que Généanet, bien qu'il propose gratuitement une version allégée, reste un site à visée commerciale. A chacun de tester et d'adhérer ou non selon ses besoins et ses attentes. Passons rapidement en revue ses points forts et faibles.

     

    Points forts 

    C'est d'abord un logiciel de généalogie à la portée de tous.

    A ce titre, il permet au débutant de se familiariser avec la gestion informatique de sa généalogie.

    Contrairement aux versions d'essai des logiciels les plus connus, le nombre d'ancêtres et de collatéraux est illimité

    C'est une sauvegarde appréciable.

    Il permet enfin d'accéder aux travaux de "cousins" plus avancés et de contacter leurs auteurs.

    C'est une aide qui prémâche la recherche.

     

    Points mitigés  

    Valeur inégale : les arbres vont du copiage maladroit ou distrait (un arbre proche du mien attribue à un de mes ancêtres une fille supplémentaire... qu'il aurait eue une trentaine d'années avant sa propre naissance !) aux travaux aboutis de chercheurs aguerris. Pire : nous connaissons des contributeurs un peu spéciaux qui ont avoué avoir semé volontairement des erreurs pour pister leurs "copilleurs". Il faut donc vérifier systématiquement les données en allant sur les sites d'archives. Cette attitude consistant à suivre son don et à se prétendre pillé peut, s'il est pris en compte, être à l'origine de décisions suicidaires pour un site (nous en connaissons un qui rendait de grands services mais qui périclite ainsi lamentablement).

    Grande pauvreté des sources : les BMS, qui sont le B.A. BA de la généalogie, restent et de loin la plus utilisée bien que la moins passionnante.

    Malheureusement les références archivistiques sont rarement indiquées, la mention d'un autre arbre témoigne d'une honnêteté intellectuelle mais ne garantit pas le sérieux du travail.

    Généalogique élémentaire et ludique en fauteuil mais d'une grande pauvreté car déconnectée des archives, tributaire des contributions des autres donc sans garantie et sans valeur intellectuelle.

    Généanet perfectionne régulièrement l'outil au risque d'agacer ceux que les changements contrarient.

     

    Points faibles 

    La fiabilité des renseignements.

    Trop de contributeurs commettent des erreurs vénielles ou des énormités. Il est donc nécessaire de vérifier toutes les données en recherchant les actes des BMS mentionnés.

    Très peu de sources (le document d'origine) et de références (les publications antérieures) rendant les approfondissements, élargissements, recoupements et vérifications impossibles.

    Filiations osées.

    Les généanautes se co-pillent allégrement, le but étant de grimper au plus haut de l'arbre, façon livre Guiness des records. 

     

    Point très faible 

    La qualité du service.

    Les éventuels problèmes rencontrés mais non résolus sur la version gratuite d'essai peuvent dissuader à juste titre de passer à la version "premium" pourtant alléchante.

     

     

     

    Conclusion 

    Ayant entrepris les recherches généalogiques bien avant Internet, j'apprécie de confronter mes trouvailles avec celles des autres, de découvrir des collatéraux partis chercher fortune ailleurs. mais le plus intéressant reste incontestablement de fouiller dans les diverses séries des dépôts d'archives pour connaître des épisodes de la vie des aïeux, leur cadre de vie, retracer l'histoire des familles, ce qu'à ce jour Généanet ne permet pas.

    Plutôt efficace mais trop restrictif et peu fiable. Malgré ses défauts, tous les généalogistes purs et durs avouent le consulter régulièrement et nombre d'entre eux y ont transféré leur GEDCOM.

    Il est judicieux de compléter les renseignements en allant fouiner sur les forums de discussion

     ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    http://www.geneanet.org/premiers-pas/les-premieres-etapes/viii-genealogie-internet-et-partage

     

     


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  •  

    Ce blog étant consacré à la recherche généalogique dans le Nord, Pas-de-Calais et le sud de la Belgique, il ne sera question que de quelques forums de cette zone.

    Ces forums sont les compléments bienvenus de Généanet.

    Le plus connu est GenNPdC (Généalogie Nord Pas-de-Calais).

    Inscription obligatoire mais gratuite. 

    On y lance des bouteilles à la mer, on expose ses doutes et perplexités et on discute ferme sur des filiations épineuses et des cas peu ordinaires.  

    Pour plus d'efficacité, le site est géographiquement sectorisé. Il faut donc préalablement s'orienter sur le bon secteur avant de poser une question ou voir si le sujet a déjà été traité. Le questionneur est prévenu par mail toutes les fois qu'une réponse est fournie.

    Ses animateurs aussi serviables qu'experts et les nombreux habitués ne laissent jamais tomber le généalogiste à la peine... à condition évidemment que la question soit convenablement posée et qu'il soit possible d'y répondre. Ils sont performants mais à l'impossible, nul n'est tenu.

    Ambiance très sympathique, quoique variable d'un secteur à un autre, malgré les efforts des animateurs.

    Accès à toutes les discussions archivées.

    Il propose aussi des bases de données.

    Liens vers des forums de discussions couvrant d'autres régions limitrophes ou non... mais pas vers ses concurrents.

    Geneachtimi 

    Moins connu, de présentation simplifiée, il rend les mêmes services que le précédent. Il envoie régulièrement à ses adhérents la liste des nouveaux sujets. Jugé plus efficace par certains, probablement selon la zone considérée.

    Généalo

    Site très complet.

    Particulièrement dynamique grâce Paul POVOAS et à sa forte équipe de bénévoles qui dépouillent systématiquement les fonds indispensables aux généalogistes.

    Il achève de recenser les mariages de la région Nord Pas-de-Calais et débordant sur la Somme et la Belgique.

    Les Archives départementales du Nord proposent ce moteur de recherche en Intranet à ceux qui viennent y consulter les BMS et NMD.

    La publication d'une revue est à l'étude.

    MariniersEclusiers

    Ce site yahoo rendait de grands services aux nombreux généalogistes qui se découvraient des ancêtres bateliers. Malheureusement, l'accès aux archives du site n'est plus possible, ce qui lui fait perdre presque tout son intérêt.  

    Archives Municipales d'Hergnies & Archives du Pays de Condé

    Commune après commune, Jean Jacques CANDRIES dépouille l'intégralité des BMS et NMD d'Hergnies puis de Vieux-Condé. De nombreux habitants des communes voisines, dont des bateliers y apparaissent en voisins. 

    « La Bassée à travers les siècles » … et Aubers

    de Bernard DELEPLANQUE qui sait tout, tout, tout sur La Bassée ! Enfin nettement plus que quiconque.

    http://www.deleplanque.org/forum/

    &c...



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  •  

    On trouve tellement de renseignements sur Internet sans bourse délier que de nombreux généalogistes - aux ambitions fort limitées - jugent inutile de se tourner vers les associations généalogiques. Et pourtant...

     

    Animées par des généalogistes chevronnés qui connaissent bien les fonds de leur secteur, les particularités régionales et qui savent lire les écritures anciennes, elles apportent, non seulement aux débutants mais à tous ceux qui désirent aller plus loin que les NMD, une aide efficace.

    Chaque association édite un bulletin généralement trimestriel qui ouvre des perspectives vers de nouvelles recherches, apporte des informations diverses et tient au courant des nouveautés, de l'actualité.

    Leurs travaux et publications font gagner un temps considérable, permettent de planifier et donc de limiter les déplacements en les rendant plus fructueux ou de demander à des bénévoles tels ceux du « Fil d'Ariane  » de fournir un acte à condition qu'il soit référencé avec précision et... exactitude ! Et comme le temps, c'est de l'argent, il y a là une source d'économies certaine.

     

    On fait souvent grief aux publications d'être chères mais plusieurs facteurs entrent en jeu. D'abord, comme elles sont fabriquées de façon quasi artisanale et sans ressources publicitaires, elles ne peuvent rivaliser avec les tarifs de la presse et de l'édition grand public.

    Ensuite les associations ne vivent que des cotisations de leurs adhérents et de ces ventes. Leur trésorerie ne peut supporter d'immobiliser des fonds importants dans des stocks qui mettront des années à s'écouler. De plus, leurs locaux ne sont généralement pas adaptés au stockage de gros volumes excessivement lourds. Elles sont donc condamnées aux tirages réduits, plus onéreux puisque les frais de maquette reposent sur un faible nombre d'exemplaires et les nouveaux tirages ne peuvent être prévus avec certitude. 

    Enfin, si certaines associations sont hébergées gracieusement par des municipalités compréhensives, elles restent à la merci d'un changement de l'équipe dirigeante ou de besoins jugés prioritaires. D'autres associations doivent louer leurs locaux et toutes ont des charges locatives (électricité, chauffage, Internet et accès aux toilettes) et frais d'équipement : mobilier de rangement, d'accueil des visiteurs à leur permanence, photocopieur, matériel informatique, etc...

    Il ne faut donc malheureusement guère espérer une baisse des tarifs mais réaliser que, pour ceux qui ne veulent pas en rester à la confection d’un arbre généalogique, les associations guideront et aideront leurs adhérents à réaliser une véritable histoire de leurs aïeux à moindre coût en limitant fortement les frais de déplacements inévitables.

    Signalons que les auteurs des publications et des articles sont bénévoles.

     

    On reproche aussi aux associations d'être trop nombreuses, les soupçonnant même de ratisser large pour mieux exploiter financièrement les malheureux généalogistes. La raison tient simplement à la particularité des départements du Nord et du Pas-de-Calais. En effet, l'Assemblée constituante a créé les départements par le décret du 22 décembre 1789 pour remplacer les anciennes provinces. Leurs limites furent finalement déterminées le 26 février 1790 pour qu’il soit possible à chaque habitant de se rendre au chef-lieu de canton en moins d’une journée de cheval. Si ce critère fut globalement respecté sur l’ensemble du territoire à partir de Paris, il semble qu’à la frontière septentrionale, la zone restante ait posé quelques problèmes, rapidement résolus puisque la nouvelle administration territoriale prit effet le 4 mars 1790. Le Nord et dans une moindre mesure le Pas-de-Calais ont une forme rubanée où se succèdent des « pays » très différents les uns des autres : quels points communs entre le littoral dunkerquois flamingant, le Douaisis siège de l’Université et du Parlement de Flandre, le Cambrésis archiépiscopal et l’Avesnois bocager ? Ce tracé horizontal allait à l’encontre de celui des anciennes provinces et des flux davantage orientés nord-sud.

    Les généalogistes les plus expérimentés se sont tout naturellement spécialisés pour mieux étudier les volumineux fonds d’archives disponibles et proposer ainsi le meilleur service aux chercheurs.

    Il faut encore considérer que gérer bénévolement une grosse association, mettre en place une équipe de collaborateurs... bénévoles, organiser et animer des réunions, répartir les tâches, assurer des représentations et des permanences, être présent sur des salons, dialoguer avec des pouvoirs publics et les responsables des services d'archives, trouver des auteurs, impulser, éditer et promouvoir des publications, respecter les milles et une réglementations, tout cela est très complexe et peu compatible avec une vie professionnelle souvent prenante sans même parler de la vie familiale. Les associations ne comptent pas que des retraités de la fonction publique, loin de là. Aussi, certaines associations ne souhaitent pas trop s'agrandir, ambitionnant simplement que les nouvelles adhésions compensent les départs. Comme dans une entreprise, changer de dimension, c'est changer de nature !

     

    Le CRGFA basé à Bailleul est ainsi l’association à privilégier pour les recherches sur La Flandre flamingante.

    Le GGRN reste le mieux placé pour l’ancienne châtellenie de Lille.

    Le CEGD règne sur le Douaisis.

    L’AGFH est imbattable sur le Valenciennois.

    La section généalogie des « Amis du Vieux Calais » est incontournable pour le Calaisis et le Boulonnais.

    Le Centre d'Études Généalogiques du Pays des 7 Vallées s’impose dans un secteur hors des grandes villes.

    Et la petite Association de Généalogie d'Escaudain et de l'Ostrevant fait un travail approfondi sur son petit secteur.

    Etc… etc…

    La liste complète des associations est régulièrement mise à jour sur l’excellent site GeneaWiki.

     

    Une bonne solution consiste à adhérer à une association bien ciblée, de concentrer ses recherches sur sa zone d’activités aussi longtemps que nécessaire puis de passer à une autre association et ainsi de suite.

    ------------------------------------------------------------------------------------------------

    http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9partement_fran%C3%A7ais#Cr.C3.A9ation

    http://fr.geneawiki.com/index.php/Associations_de_G%C3%A9n%C3%A9alogie_en_Nord-Pas-de-Calais

     


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  • Certes, il existe des manuels, guides et fascicules divers traitant de la généalogie dans son ensemble ou de points spécifiques, tous sont généralement bien faits (fascicules peu onéreux mais leur collection revient cher) et in fine, c'est la préférence personnelle qui l'emporte.

    À mon humble avis, et sans sous-estimer ces multiples publications destinées aux généalogistes, il me semble que le défaut commun est la généralisation sans trop de nuances de l'Île de France à une mosaïque de terroirs fortement différenciés les uns des autres avec pour conséquences des aspects passés sous silence ou des généralisations abusives, le tout source d'ignorance et d'erreurs. C'est pourquoi, passé un certain stade, ne sont réellement utiles au généalogiste que les ouvrages régionaux, en particulier les études magistrales réalisées par des historiens.

    Les historiens, sociologues et écrivains qui approfondissent un sujet sont nettement préférables aux compilations, trop générales et trop superficielles, aux illustrations souvent approximatives qui se bornent à évoquer la question.

    Peu mais bon ! Voici donc quelques propositions, à la fois pointues et d’abord facile, qui devraient ouvrir des horizons.

     

    Guy TASSIN, historien trop tôt disparu, s'était spécialisé sur la vie familiale à Haveluy près de Denain. Ses études sont largement transposables sur toute la région. Elles permettent aux généalogistes de mieux comprendre leurs aïeux et par conséquent les aident à optimiser leurs recherches. 

    Biographie succincte et bibliographie incomplète de Guy TASSIN :

    http://hainautpedia.vallibre.fr/index.php?title=Guy_Tassin

    À recommander tout particulièrement, sa trilogie :

    "Avoir des enfants au XVIIIe siècle  Natalité, fécondité et mentalité à Haveluy".

    "Vieillir et mourir au XVIIIe siècle  Longévité et vie sociale à Haveluy".

    "Mariages ménages au XVIIIe siècle Alliances et parentés à Haveluy".

    complétée par :

    "Qui épouser et comment Alliances récurrentes à Haveluy de 1701 à 1870".

    Compte-rendu de "Mariages, ménages au XVIIIe siècle. Alliances et parentés à Haveluy"

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2003_num_22_4_2342_t1_0599_0000_3

    et pour les chanceux qui auraient des racines à Haveluy :

    "Un village du Nord avant la mine Chronique d’Edouard Pierchon, curé d’Haveluy au XIXe siècle".

    La plupart des ouvrages de Guy TASSIN est disponible - avec commentaires pertinents - sur les divers sites marchands.

     

    Dans le même ordre d'idées, une autre aubaine pour le village de Rumegies (anciennement Tournésis, actuellement Valenciennois) :

     "Journal d'un curé de campagne au XVIIe siècle", présentation, édition et notes par Henri Platelle

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1999_num_77_4_7052_t1_1221_0000_3

    et sur le chanoine Henri PLATELLE :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Platelle

     

    Alain CORBIN, autre historien, s’est lancé le défi de reconstituer la vie d’un parfait inconnu choisi au hasard. Son ouvrage, "Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot, sur les traces d'un inconnu 1798-1876", est devenu un grand classique qui devrait inspirer tous les généalogistes de France ou de Navarre.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_2002_num_57_1_280038_t1_0240_0000_3

     

    Alain DENIZET, professeur d’histoire et de géographie, a effectué la même démarche mais appliquée à son premier ancêtre dont la mémoire familiale avait perdu tout souvenir. "Au cœur de la Beauce, enquête sur un paysan sans histoire", Luisant, Editions Centrelivres, 2007

    http://geneablog.typepad.fr/geneablog/2007/09/interview-alain.html

    http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1278

    http://www.histoire.presse.fr/livres/xixe-xxie/au-coeur-de-la-beauce-enquete-sur-un-paysan-sans-histoire-le-monde-d-aubin-denizet-1798-1854-01-01-2008-4954

     

    Qui ne compte dans sa famille au moins un « poilu de 14-18 » ?

    Claude DUNETON, écrivain, de culture occitane et aux talents multiples, a su concilier la sensibilité de l’artiste et la rigueur du chercheur dans "Le Monument" (roman vrai).

    À partir de l’expérience et des confidences de son père, un taiseux qui a fini le jour de ses quatre-vingts ans par s’insurger publiquement du discours d’un édile commémorant le 11 novembre, à partir aussi de témoignages recueillis et de recherches menées dans les Archives militaires, DUNETON a entrepris de retracer le destin des jeunes gens du village tués dans la tourmente, décrivant au passage l’accélération des mutations sociales qui ont suivi. Encore un travail exemplaire dont le généalogiste devrait s’inspirer.

    http://www.amazon.fr/Le-Monument-Claude-Duneton/dp/2715814763

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Duneton

     

    Dans quelques décennies, les hommes ne sauront plus ce qu’était le service militaire dont les femmes n’ont qu’une idée plus ou moins précise.

    Odile ROYNETTE, historienne spécialisée dans l’étude du soldat et du combattant, brosse un tableau complet de l’institution militaire, ses buts, ses méthodes et leurs effets dans "Bons pour le service" L’expérience de la caserne en France à la fin du XIXe siècle. Après avoir lu ce livre, on ne pourra au-delà du discours ambiant, qu’avoir un peu d’indulgence pour ces machos qui n’en demandaient pas tant.

     NOTA : l’auteur s’est appuyée sur des recherches effectuées dans le Nord et le Pas-de-Calais.

     

    Impressionnante compilation de textes des meilleurs auteurs sur le mariage et correspondances privées, cet ouvrage décrit la lente évolution vers le mariage d'amour. C'est pourquoi il a été sélectionné bien qu'il ne concerne pas particulièrement notre région et qu'il renseigne surtout sur les catégories sociales les mieux éduquées. Dans quelle mesure, le discours officiel imprégnait-il les jeunes gens à marier et contrebalançait-il les élans du coeur et des sens d'une population globalement inculte ?

    Maurice DAUMAS "Le Mariage amoureux : histoire du lien conjugal sous l'Ancien Régime" 

    http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-mariage-amoureux-histoire-du-lien-conjugal-sous-l-ancien-r%C3%A9gime-de-maurice-daumas.html 

    http://histoire-education.revues.org/1132 

     

    Maintenant que la contraception, bouleversant les mentalités, a rendu l'enfant, légitime ou non, rare et précieux, il est bon de se rafraîchir la mémoire avec ces quelques ouvrages parmi d'autres :

    Tout d’abord, un grand classique qui a fait polémique à sa sortie.

    Élisabeth BADINTER "L'Amour en plus" histoire de l'amour maternel (XVII-XXe siècle).

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hedu_0221-6280_1980_num_9_1_1022

     

    Rares sont les généalogies qui ne comportent pas au moins un enfant illégitime de père connu ou non.

    Véronique DEMARS-SION, professeur de droit, a disséqué et analysé l’évolution du droit à travers plus de 700 procès pour la période 1665-1790 engagés par des "Femmes séduites et abandonnées au 18e siècle. L’exemple du Cambrésis".

    NOTA : ces affaires se réglaient devant l’officialité, tribunal de l’évêché de Cambrai, qui était autrefois un archevêché dont le domaine, sans entrer dans les détails, allait jusqu’à l’Arrageois, le Tournésis, le Namurois et l’Audomarois.

    Ouvrage malheureusement difficile à trouver.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1993_num_48_4_279193_t1_1041_0000_001

     

    Claude GRIMMER, historienne, a étudié les amours illégitimes dans les différentes strates de la société et s’est penchée sur le sort des enfants qui en sont issus dans "La femme et le bâtard - Amours illégitimes et secrètes dans l'ancienne France"‎.

     Ouvrage malheureusement difficile à trouver.

     

    Tous les généalogistes ne rencontreront pas d’histoires de sorcières mais il n’en demeure pas moins que l’ignorance, l’irrationnel, la superstition, la naïveté et un penchant certain pour le sensationnel imprégnait fortement la pensée populaire et que les élites savaient déjà s’en servir.

    Robert MUCHEMBLED, historien spécialiste de la culture populaire, de la violence, de la diabolisation et de la sorcellerie a minutieusement étudié dans "‎Les derniers bûchers : un village de Flandre et ses sorcières sous Louis XIV"‎ un exceptionnel procès de sorcellerie sacrifiant quatre femmes en 1679 à Bouvignies, juste avant que Colbert, effrayé par "l’affaire des poisons" décide de mettre fin à cet exorcisme barbare. La pensée magico-religieuse a cependant perduré longtemps encore...

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1984_num_201_1_4398

     

    En mémoire à nos aïeux souvent modestes tâcherons qui ne vivaient que du travail de leurs mains, il est un ouvrage incontournable.

    Louis CHEVALIER, brillant historien et démographe, jette une lumière crue sur les "‎Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle"‎. Mêlant statistique et littérature, il décrit une société malade et la crainte que la paupérisation et la criminalité suscitent chez les bourgeois et les nantis. Le cas de Paris explique les soubresauts politiques de cette période. Il est relativement transposable aux régions fortement industrialisées comme le bassin minier du Nord Pas-de-Calais. Secondairement, il fait comprendre le goût prononcé du public pour les faits divers grandguignolesques et la littérature « à faire pleurer Margot » comme un exorcisme qui a perduré jusqu’à la Grande Guerre, le drame réel excluant les fantasmes devenus inutiles.

    On pourra, à titre de comparaison, relire le meilleur de Victor HUGO et de Charles DICKENS et aussi d’Émile ZOLA, plus intéressé par le déterminisme biologique, thèse alors en vogue. Richard LLEWELLYN a préféré se focaliser sur une classe ouvrière gardienne des valeurs paysannes, attachée à sa dignité, subissant les dures lois du monde ouvrier et s’engageant difficilement vers la défense de ses intérêts mais qui constatera avec nostalgie qu’un monde nouveau a broyé les individus.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Chevalier

     

    Tout au nord, la contrebande, nullement localisée à quelques villages frontaliers, et les douaniers font partie de la vie courante. Catherine DENYS a réuni quelques études dont une de Jean CLINQUART, spécialiste incontesté sur la question, dans "‎Frontière et criminalité 1715-1815"‎

    http://www.le-parefeuille.com/livre/825634-frontiere-et-criminalite-1715-1815-table-ronde--catherine-denys-universite-d-artois-artois-presses-universite  

     

    Le très flamand village de Godewaersvelde a eu la bonne idée de transformer l’ancien presbytère en « musée de la vie frontalière » laissant une large part à la douane et à la… contrebande. Le jardin attenant contient des plantes… trompeuses.

    http://musee-godewaersvelde.fr/pages/02_bienvenue.html

    Des circuits de randonnée au départ du village et une halte au célèbre estaminet flamand « Het Blauwershof » (Le repaire des fraudeurs) plaisent toujours à ceux qui viennent découvrir la Flandre.

    http://www.estaminets.fr/Estaminets/EstaminetConsulter.php?EstId=2

     

    Catherine DENYS a aussi élargi son propos à la délinquance urbaine dans "Police et sécurité au XVIIIe siècle dans les villes de la frontière franco-belge" en particulier à Lille, Valenciennes et Namur. Les fortifications ne servaient pas seulement à repousser l'ennemi mais aussi à contrôler l'intrusion de détrousseurs, malandrins et bandits de grands chemins.

    http://www.le-parefeuille.com/livre/462945-police-et-securite-au-xviiie-siecle-dans-les-v--catherine-denys-l-harmattan

     

    Pour clore ces principaux aspects de la vie quotidienne de nos aïeux nordistes, un ouvrage exceptionnel de Laurence DELSAUT - bien connue de ceux qui hantent les Archives départementales du Nord - sous la conduite d'Alain LOTTIN "Sentences criminelles de la Gouvernance de Lille, 1585-1635" passionnera les généalogistes à plus d'un titre.

    L'originalité de ce livre est de placer le lecteur directement au contact des originaux. Le classement rigoureux des sentences suffit à brosser un tableau complet de la société, de sa délinquance et de sa criminalité ainsi que de sa justice. La transcription systématique en regard des textes permet leur utilisation comme le meilleur des cours de paléographie.

    De surcroît, est richement illustré de dessins naïfs mais pris sur le vif terriblement évocateurs de la violence sociale.

    Bien que traitant d'affaires du ressort de la gouvernance de Lille, ce qui correspond à peu près à son actuel arrondissement, il est transposable à toute la région et certains justiciables étaient étrangers à cette juridiction.  

    024. Petite bibliographie : la vie de nos aïeux

    Cliquez dans l'image pour l'agrandir.

    BONUS : ceux qui se procureront cet ouvrage auprès de la mairie de Lille se verront remettre un CD de l'intégralité du registre pour le même prix.

    http://nomodos.blogspot.fr/2014/05/a-lottin-et-l-delsaut-eds-sentences.html

    Pour ceux qui rechignent à aborder les séries judiciaires, tellement révélatrices pourtant des comportements, mœurs, traditions et usages, de crainte de se découvrir un ancêtre criminel, disons tout de suite qu'il doit bien s'en trouver statistiquement au moins un... et aussi quelques plaignants, victimes et témoins. N'ayez donc pas peur...


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  • Tout d'abord, la "Bible" des guides de généalogie :

    "Le Gildas Bernard" préfacé par Jean Favier.

    Vous avez bien lu : RECHERCHES SUR L'HISTOIRE DES FAMILLES ! 

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

    Cliquez dans l’image pour l’agrandir

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

    in Comment puis-je commencer ma généalogie en France ?

    Réponse établie par Catherine Dhérent, conservateur général du patrimoine, 2001 (mise à jour 2010)

    http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/chercher/genealogie/commencer/

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

    2 commentaires sur Amazon (http://www.amazon.fr/Guide-recherches-sur-lhistoire-familles/dp/2860000593)

    Du solide, exhaustif, sans fioritures.

    Il est épuisé, on ne le trouve plus que d'occasion.

    Consultable en salle de lecture des AD59.

     

    Une petite histoire du Nord à l’attention des généalogistes.

    « Le Nord »

    Christophe DRUGY

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires  025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

    Cliquer dans l'image pour l'agrandir

    Une approche résolument originale.

    Petit format, petit prix mais dense : tout ce que les généalogistes doivent savoir pour s’y retrouver dans l’histoire du département par un professeur d’histoire-géographie et généalogiste particulièrement averti.

     

    Du même auteur : « Le Pas-de-Calais » parution en septembre 2014

    Certains cas difficiles exigent de localiser un patronyme.

    Le Répertoire des noms de famille du Pas-de-Calais en 1820 est fait pour vous.

    + Abbé R. BOYENVAL, R. BERGER, P. BOUGARD - ARRAS, 1962

    La date de 1820 a été choisie parce que les registres, après la tourmente révolutionnaire, sont alors correctement tenus, que l'orthographe des patronymes était enfin fixée mais que l'exode rural n'avait pas encore véritablement commencé. Commune par commune, tous les patronymes ont été relevés et répertoriés.

    Aride et austère à consulter, c'est un outil précieux pour tous ceux - et ils sont nombreux - qui descendent notamment de ruraux partis sans retour en ville ou d'une fille-mère partie faire ses couches loin de chez elle.

    Consultable aux AD62 et au local des associations.

    Réédité par l'AGP (Association Généalogique du Pas-de-Calais).

     

    Il existe son pendant pour le Nord : Index spécifique des patronymes du Nord 1803-1822 

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

    Il a été réalisé par Micheline Desmaret et Daniel Vermeersch de l'association ARPÈGE à partir des tables décennales de naissance de 1803 à 1822 pour le département du Nord.

    Consultable en salle de lecture des AD59 et au local des associations.

     

     

    Les recherches en Belgique ne diffèrent pas fondamentalement de celles en France... quand on s'y retrouve !

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires   025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

    Cliquez dans l'image pour l'agrandir.

     http://www.amazon.fr/Retrouver-anc%C3%AAtres-belges-Christophe-Drugy/dp/2350772152

    En Belgique flamingante, les francophones se heurteront à des fonctionnaires qui n'ont pas le droit de s'exprimer en français ! Il est plus prudent de se faire accompagner d'un lecteur belge serviable ou d'un habitué.

     

     

    Deux ou trois cartes indispensables de la région Nord - Pas-de-Calais  

    Une carte administrative version contour des communes pour bien voir leurs limites et celles qui sont voisines quand on a besoin de tourner en rond...

    Une bonne carte du relief (plus utile qu'une carte topographique) pour comprendre par où et comment nos aïeux se déplaçaient à pied ou à cheval avec ou sans carriole. Pour mémoire, l'allure de croisière d'un brave cheval à tout faire était de 6 km/h (non compris les haltes pour qu'il s'abreuve et se restaure). De plus, toute une journée à cheval, c'était assez éprouvant pour le cavalier... surtout en cas d'intempéries. À prendre en compte.

    Nos cartes routières modernes sont beaucoup trop encombrées de routes départementales, nationales, rocades, voies rapides et autoroutes qui n'existaient pas autrefois et qui ont profondément modifié les axes de déplacements.

    Les vues aériennes sur Internet ne sont valables que là où le paysage n'a pas été trop bouleversé.

    Pour affiner, une carte d'État-major reste idéale pour localiser hameaux, lieux-dits et autres particularités.

     

    Lire les cartes anciennes  

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires 

    À la fin du XVIIIe siècle, les principes de la cartographie étaient déjà arrêtés. Notre époque n'a fait qu'améliorer la précision et développer des cartes spécifiques.

    Les cartes anciennes, comme nos modernes "Michelin" fourmillent de renseignements pour qui sait les lire. Et elles sont si belles ! Certaines méritent d'illustrer les travaux.

     

    Utiliser le cadastre en généalogie 

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires   025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

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    http://www.archivesetculture.fr/livre-archives-et-culture-genealogie-utiliser-le-cadastre-en-genealogie-348.html

     

     

     

     

    Derrière un titre chic, l’excellente collection « Archives & Culture » est résolument destinée aux généalogistes. Elle propose une réponse complète et largement illustrée à chaque question qu’il est amené à se poser. Il serait ruineux de les collectionner mais le généalogiste avancé y trouvera matière à résoudre des difficultés ponctuelles et à élargir ses recherches.

     

     

    Un bon ouvrage de paléographie au choix

    Lire le français d'hier : Manuel de paléographie moderne (XVe-XVIIIe siècle)

    Gabriel AUDISIO et Isabelle RAMBAUD

    Armand Colin éditeur

    La quatrième édition d’un grand classique. Il est conçu à partir de l’histoire et de l’évolution de l’écriture, ce qui n'est pas la préoccupation essentielle d'un généalogiste, mais il s’appuie sur des textes aussi variés qu’attrayants avec des clins d'oeil au présent et de discrètes notes d'humour.

    Manuel de paléographie moderne du XVIe au XVIIIe siècle, à l'usage des généalogistes 

    Béatrice BEAUCOURT-VICIDOMINI

    Archives & Culture

    Le titre donne le ton : ce manuel s'adresse clairement aux généalogistes tant par l'angle d'approche que par le choix des textes. Le classement, très progressif, va du plus ressemblant au plus déconcertant. La sélection de textes est sans grande surprise. 

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires   025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

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    http://www.amazon.fr/Manuel-pal%C3%A9ographie-moderne-B%C3%A9atrice-Beaucourt-Vicidomini/dp/2350772160 

    Dictionnaire de paléographie française  Découvrir et comprendre les textes anciens (XVe-XVIIIe siècles)

    Nicolas BUAT, Evelyne VAN DEN NESTE

    Seconde édition.

    Une approche novatrice qui manquait encore. Bien qu'érudit par son niveau d'exigence, il ne se veut pas un dictionnaire de langue mais d'écriture, privilégiant les mots courants, c'est à dire les plus négligemment tracés, souvent abrégés et posant souvent problème. Il se feuillette avec plaisir et aide réellement à trouver le renseignement dont on a besoin pour lire les textes anciens.

    Consultable en salle de lecture des AD59.

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

     

    Pour mémoire, rappelons ici les Sentences criminelles de la gouvernance de Lille 1585-1635 dont il a été  question dans l'article précédent 

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires

     

     > 24. Petite bibliographie : la vie de nos aïeux


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