• Une confidence, pour une fois...

    L'acte de mariage de mes Sosas 64-65 fournissait tous les renseignements souhaités pour le mariant : nom, prénoms, profession, âge, domicile, identité des père, mère et défunte épouse mais pour la mariante ne figuraient, outre son identité, que ses âge et lieu de naissance dans une paroisse éloignée. La cérémonie avait lieu dans celle du contractant et tous les témoins étaient ses amis. Le patronyme de la demoiselle, un rien bizarre, m'était totalement inconnu et son prénom fort peu usité auguraient cependant de recherches faciles.

    Par chance, les ressources archivistiques de la paroisse natale de cette énigmatique personne laissaient présager de fructueuses recherches. J'ai donc prévu un déplacement pour une journée entière. Il n'a fallu que quelques minutes pour trouver l'acte de baptême d'une enfant trouvée à la porte de l'abbaye. Le prénom "collait" mais on ne lui avait pas encore attribué de patronyme. Une minutieuse vérification à la recherche du patronyme de mon aïeule et d'un autre nouveau-né de même prénom n'a évidemment donné aucun résultat...

     

    De l'arbre généalogique à l'histoire des familles... (confidence)

    http://archivesdepartementales.lenord.fr/?id=recherche_etat_civil_detail&doc=accounts%2Fmnesys_ad59%2Fdatas%2Fir%2FEtat%20civil%2FFRAD059_MI_A_Z_2011_07_01%2Exml&page_ref=124062&unittitle=FLINES-LEZ-RACHES%20/%20BMS%20[1711-1750]&unitid=&unitdate=1711-1750

     

    J'en étais là de ma déception quand le maire de la commune, traversant la salle, est venu s'enquérir de mes recherches. C'est bien la seule fois en plusieurs décennies de généalogie qu'un édile a manifesté un intérêt quelconque pour les travaux d'une personne qui n'était même pas son administrée. Devant son insistance, j'ai déployé le tableau que j'avais préparé et, après l'avoir parcouru, il s'est focalisé sur l'angle supérieur droit, me commentant tout un pan de vie de mes Sosas 1150-1151 et 574 que je découvrais avec étonnement. Enthousiaste, il m'a vivement conseillé de me procurer l'ouvrage récemment paru d'un historien qui traitait d'une abominable affaire de sorcellerie survenue à Bouvignies en 1679. 

     

     

    De l'arbre généalogique à l'histoire des familles... (confidence)

    J'ai plié bagages et dans l'heure, j'ai acheté, les yeux fermés, "Les derniers bûchers" de Robert MUCHEMBLED. Le soir de cette riche journée, je suis rentrée au logis le livre sous le bras, encore sous le coup de la stupéfaction quand ma famille, incrédule, m'a décoché un réprobateur : "Tu t'intéresses à ça, maintenant ?".

    Nous avons ainsi réalisé que la généalogie était une aventure qui méritait exploration. Merci Monsieur le maire ! D'autres surprises de taille m'attendaient dans les fonds d'archives... Et de nos jours, grâce à Google, il est désormais très facile de trouver des éléments susceptibles de concerner nos familles.

    Bonnes recherches !


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  •  

    Quand on a la chance de se trouver une dispense de consanguinité comme celle ci-dessous, on comprend tout de suite l’intérêt de différencier les cinq Michel HAMY successifs. Il est donc indispensable de classer et numéroter les ancêtres trouvés.

     

    Numéros d'immatriculation

    Extrait d'une dispense de consanguinité accordée par l'évêque de Boulogne-sur-Mer en 1755.  

    Archives Départementales du Pas-de-Calais (1 G 852 Folio 15)

    Cliquer dans l'image pour l'agrandir.

     

    La méthode la plus simple et la plus répandue est celle inventée par Sosa-Stradonitz.

    Elle consiste à attribuer à chaque individu un numéro (pas celui de notre chère Sécu, trop compliqué !).

    La personne qui est le point de départ de la généalogie (savamment appelée le de cujus) prend le numéro 1.

    Son père reçoit le double, sa mère le double plus 1, etc…

    Les hommes portent donc les nombres pairs et les femmes, les nombres impairs.  

    On dira couramment : "Mon Sosa 812 s’appelle … …" 

     

    Si donc, on attribue le numéro 1 au Michel HAMY, tout en bas du tableau généalogique, les autres porteront les numéros 2, 4, 8 et 16 pour la souche commune.

     

    Immatriculer ses ancêtres en généalogie ascendante

     

    Mise en garde !

    Les arbres généalogiques dressés d'après les documents disponibles à l'époque et les souvenirs des personnes présentes ne sont réellement fiables que pour les générations les plus récentes.

    Ainsi, ici, après recoupements avec les registres des baptêmes, mariages et décès, les actes notariés et d'autres dispenses de consanguinité, il s'avère que la "souche commune" est en réalité Louis HAMY et Nicole (de) CALONNE.

     

    Pas compliqué : les logiciels de généalogie se chargent de numéroter automatiquement les ancêtres sarcastic.

    Le plus difficile, une fois qu'ils sont entrés, est de bien différencier les nombreux homonymes, père, fils, oncles, cousins, parrains... chaque fois que l'on voudra compléter leur fiche au fur et à mesure des trouvailles. Il conviendra de faire très attention à retrouver "le bon" sans confusion sur la personne, les corrections à travers les méandres des logiciels étant particulièrement fastidieuses. 

     


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  • Pas de panique ! Ce n'est qu'un tigre de papier...

     

    Cette très modeste initiation à la paléographie est très largement inspirée des conseils de Vincent LÉCUYER d'après ceux de Joël BRISMALIN. Qu'ils en soient ici vivement remerciés tous deux ainsi qu'Alain DELEZENNE.

     

    Elle ne saurait initier aux différentes écritures qui se sont succédées au long de plusieurs siècles sans oublier les variantes locales mais il devrait suffire à encourager et à tirer d'affaire le généalogiste débutant confronté pour la première fois aux écritures anciennes. Ensuite, il surmontera les difficultés sans trop de peine au fur et à mesure qu'il les rencontrera en remontant dans le temps.

     

    1. Les actes paroissiaux commençant par la date

    le premier écueil sera de la lire correctement.

    Si Febvrier, Apvril, Juillette, Aoust ne présentent pas de problèmes particuliers, il n'en est pas de même de

    7bre = septembre (et pas juillet) 

    8bre = octobre (et pas août) 

    9bre = novembre (et pas septembre) 

    Xbre = décembre (et pas octobre) 

     

    Les différences de date portant sur deux mois relevées sur Internet résultent de cette méconnaissance.

    Pour ceux qui douteraient encore, il est facile de constater qu'on ne rencontre au grand jamais XIbre ni XIIbre.

     

    2. Transcrire les formules rituelles ou traditionnelles en début et fin d’acte

    pour se constituer une banque de données, histoire de se faire une idée de l’écriture du greffier :

     

    16. Initiation aux écritures anciennes

    BMS Fiennes Archives départementales du Pas-de-Calais.

    Cliquez dans l'image pour l'agrandir.

     

    « Lan de grace 1678 et le sixiesme Juin

    apres La publica[ti]on de bans de mariage

    entre antoine  ??? 

     

    Écritures anciennes mais aussi orthographe ancienne (et parfois pittoresque) et mots anciens (souvent savoureux), tombés en désuétude mais rien d'insurmontable.

     

    3. Quelques règles simples

    règle n° 1 : on oublie TOUT ce qu'on sait de l'écriture moderne à laquelle on est habitué : plus aucun a priori, sinon presque tout sera faux ; c'est comme ça qu'on prend un "s" pour un "f", un "e" pour un "o", etc..., ce qui empêche de reconnaître un mot ou un patronyme pourtant répandu ou familier. 

    règle n° 2 : apprendre à reconnaître les formes anciennes des lettres les plus courantes : le "e" qui s'écrit à l'envers du nôtre (on en a 2 ici), les différentes formes du "s", le "c" qui ressemble à notre "r".

    règle n° 3 : les accents sont presque tous absents, mais pas les points, toujours présents sur les "i" et les "ÿ", et parfois les "ü".

    règle n° 4 : certains mots sont surmontés d'un symbole horizontal, signe d'une abréviation ; extrêmement courant sur quelques noms communs (prestre, paroisse, témoins, publication, etc ...), rarissime sur les noms propres.

    règle n° 5 : après avoir mis en place les éléments indiscutables... il faut parfois littéralement deviner les manques, seul moyen : recouper avec plusieurs actes, et/ou reconnaître un patronyme familier en se basant uniquement sur sa phonétique, pas sur son orthographe

     

    4. Exemple 

    Ce sera le patronyme (à décrypter plus haut) parce que les noms propres (et les noms de lieux) constituent la principale difficulté.

    16. Initiation aux écritures anciennes  

     

    16. Initiation aux écritures anciennes  

    après "nettoyage"

    16. Initiation aux écritures anciennes

    sans oublier la marque ou la signature à la fin de l'acte. 

    Remarquer la graphie légèrement différente. 

     

    Lettres faciles à reconnaître (avec l'habitude) :

    16. Initiation aux écritures anciennes "h

     

    16. Initiation aux écritures anciennes les deux "e", avec leur forme très caractéristique à bien mémoriser (en miroir de notre écriture). 

     

    16. Initiation aux écritures anciennes "q", donc obligatoirement suivi d'un "u". 

     

    Attention !

    Une même lettre peut prendre des formes différentes dans un même texte comme ici le "e" déjà vu et le "q".

    Le "q" de la signature se présente comme notre "g" moderne.

    On note la présence d'un point unique qui surmonte la fin du mot, signe de la lettre "i".

    Cette lettre n'étant sans doute pas finale, on la place donc après le "u".

    On a donc pour le moment HE...EQUI...

    Il reste  16. Initiation aux écritures anciennes   au milieu et  16. Initiation aux écritures anciennes   à la fin.

     

    Et maintenant, le jeu du pendu...  

    Lettres déjà trouvées : E, H, I, N, Q, U 

    Lettres encore à proposer : 

    Par élimination, ce ne peut guère être autre chose que des "n" ou des "m"

    et par habitude des patronymes régionaux (répertoriés dans les tables), on obtient... HENNEQUIN.

     

    Initiation aux écritures anciennes

     

    5. Cohérence obligatoire !

    Pour les autres mots, il est évident que le texte, laborieusement décrypté, doit avoir un sens. Sinon, on recommence ! La difficulté dans ce cas sera souvent d'acquérir  des mots ou expressions disparus de notre vocabulaire...

     

    6. Rappel 

    S'il ne fallait conseiller qu'un seul livre pour aller loin, ce serait celui-là ! 

     

    Dictionnaire de paléographie française 

    Découvrir et comprendre les textes anciens (XVe-XVIIIe siècles)

     

    Nicolas BUAT, Evelyne VAN DEN NESTE

    Seconde édition.

    Une approche novatrice qui manquait encore. Bien qu'érudit par son niveau d'exigence, il ne se veut pas un dictionnaire de langue mais d'écriture, privilégiant les mots courants, c'est à dire les plus négligemment tracés, souvent abrégés et posant souvent problème. Il se feuillette avec plaisir et aide réellement à trouver le renseignement dont on a besoin pour lire les textes anciens.

     

    025 Petite bibloigraphie : les utilitaires 

    Consultable en salle de lecture des AD59.

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    Vincent LÉCUYER est animateur sur GenNPdC du secteur du Boulonnais en débordant sur celui du Calaisis. Son arbre sur GenNPdC, en perpétuel changement au gré de l'avancée de ses travaux, est une mine pour ceux qui sont originaires de cette région.

    Joël BRISMALIN, après une longue expérience aux "Amis du Vieux Calais", se consacre actuellement au dépouillement du notariat de Saint-Omer qui déborde très largement de la ville pour nous faire bénéficier de ses transcriptions, relevés et trouvailles diverses sur son blog jobris.

    Alain DELEZENNE, généalogiste professionnel, ne manque jamais de rappeler, à juste raison que, la transcription achevée, le texte, même ancien, doit avoir du sens. Sinon,... On recommence !


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  • Printemps 1977, maman se mourait mais nous ne le savions pas encore.

    L'article passa inaperçu.

     

    00. Le déclic

    00. Le déclic

    Extraits de « LES FRANÇAIS À LA CONQUÊTE DE LEURS RACINES » 

    in "Marie Claire", magazine, avril 1977

    Cliquez et re-cliquez dans les images pour les agrandir.

     

    Quelques mois plus tard, elle n'était plus. Sentiment de perte irrémédiable...

    Lors d'une une séance de rangement et de débarras, la double page attira mon attention. Lecture de l'article. Étonnement ! Une vague envie de retrouver une part de ce que maman, une taiseuse, ne transmettrait plus...

    Quelques années plus tard, la perspective d'un déménagement pour des raisons professionnelles emporta la décision. Achat d'un guide de généalogie pour un bon départ. Nous avions mis le doigt dans l'engrenage... 

    Cas classique.

    Les guerres et le mode de vie moderne qui ont souvent dispersé les familles, déracinant leurs membres, sont aussi à l'origine de l'en-quête généalogique.

    Les non-dits et les situations confuses ou inexpliquées peuvent créer un puissant désir de savoir et de comprendre. 


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  •  

    Thérèse IOOS a réalisé un excellent vademecum "Le Latin Mode d'emploi Pour généalogistes désespérés par les registres paroissiaux". Très complet, il aborde méthodiquement et avec clarté tous les aspects de la vie religieuse que l'on peut rencontrer. Les commentaires et explications grammaticales permettent de mettre véritablement le néophyte à l'aise. Ce fascicule de 92 pages est disponible auprès du CRGFA à Bailleul pour un prix modique.

     

    Sabine ROELANDT a consacré à ce sujet un article de quatre pages (pp. 58-61) "Déchiffrer les registres paroissiaux en latin" dans le numéro 58 de la revue "Votre Généalogie" : transcription et traduction d'actes types de baptême, de mariage et de décès avec quelques commentaires, le tout suivi d'un lexique latin-français pour traduire toutes les dates, les parentés, métiers et prénoms courants complété par les abréviations fréquentes et diverses expressions assorti de quelques conseils. Basique.

     

    Geneawiki propose sur son site une page pour faire le point sur la question. Riche en renvois vers des pages de lexique thématiques et références pour ceux qui veulent approfondir vers notamment la publication de Thérèse IOOS.

    http://fr.geneawiki.com/index.php/Termes_latins

     

    Il faut savoir que le latin des curés et vicaires de nos campagnes, parfois qualifié dédaigneusement de "latin de cuisine" ou de "latin de curé" n'est pas exactement celui de Virgile. Ainsi s'est excusé un professeur de latin confronté à la devise latine d'un grand abbé de Loos qui lui restait hermétique. Le "Gaffiot" ne donnera donc pas forcément réponse à tout.


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