•  C'est généralement la période la plus facile et la plus agréable à étudier. De 1737 à la Révolution, les actes paroissiaux correctement rédigés, contiennent tous renseignements utiles pour progresser. L'écriture ne pose guère de problèmes, excepté celui de la notation du mois *, et les quelques difficultés se surmontent aisément l'une après l'autre. 

    Dans les villages, il peut être superflu de recourir aux tables et relevés. La lecture intégrale du registre annuel dépeint la vie familiale : mariage d'un couple, rythme des naissances, décès notamment en couches, et remariage(s) parallèlement avec celui de leurs frères, soeurs, cousins et cousines qui viennent témoigner ou qui sont parrains et marraines. Des individus plus charismatiques émergent, des mariages multiples entre deux familles et des unions consanguines révèlent des systèmes sociaux portés sur l'endogamie et la préservation des terres. Des familles arrivent, se développent et disparaissent quand elles sont tellement alliées aux autres du village qu'elles ne peuvent plus y trouver un conjoint du même niveau social. Les veufs pourvus de jeunes enfants se remarient rapidement. La mortalité des enfants est si élevée que l'on se demande quels étaient exactement les sentiments des parents envers leurs très jeunes enfants. La vie des enfants naturels est si courte qu'on s'interroge... surtout en comparaison avec le traitement infligé à leur mère en cours d'accouchement. Toutes ces observations, par petites touches, en disent long sur la vie de nos aïeux et sur leur mentalité.

    Pour les villes, surtout celles comportant plusieurs paroisses, on peut évidemment hésiter à se lancer dans une telle entreprise de longue haleine. Il est alors intéressant de disposer de tables ou de relevés d'actes pour lire d'abord tous les actes correspondant au patronyme étudié puis de passer à celui des témoins, parrains et marraines.

    C'est le moment de ne pas se contenter des BMS et de rechercher systématiquement tous les actes notariés qui fourniront une foule de renseignements insoupçonnés sur nos aïeux : situation matérielle, relations familiales tout transparaît.

    Les contrats de mariage complètent les actes de mariage : les premiers renseignent sur le clan familial, plus ou moins subi, et la situation matérielle, les autres sur le milieu relationnel que l'on se choisit. L'exemple ci-dessous permet de se rendre compte de l'intérêt de compléter les actes de mariage par les contrats de mariage.

     

    13. À chaque siècle, ses particularités : XVIIIe s.

    Cliquez dans l'image pour la voir en entier 

    13. À chaque siècle, ses particularités : XVIIIe s.

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    Noter l’ordre strictement protocolaire des témoins : pour chaque contractant, le côté paternel est cité d’abord, en commençant par les hommes, puis les femmes (ou leurs époux) et enfin le côté maternel suivant le même ordonnancement. 

    Seules les personnes en rouge ont comparu. Les générations supérieures ont été trouvées en raison de la dispense de consanguinité au troisième degré existant entre les époux.

    On constate que le contrat de mariage (en bas) est nettement plus complet que l'acte de mariage (en haut). En outre, ce contrat montre clairement le rôle joué par Adrien SELINGUE et sa femme dans ce mariage. 

     

    Quelques généralités sur les principaux actes notariés 

    Le contrat de mariage de deux primo mariants, surtout s'ils sont encore mineurs (25 ans pour les filles et 30 pour les garçons) est en réalité passé entre les deux familles et plus précisément entre les pères qui décident ce qu'ils voudront bien céder à leurs enfants pour débuter dans la vie. On comprend aisément que les concessions doivent être équivalentes et que l'on se marie dans son milieu : les marchands bourgeois et les censiers restent entre eux, les artisans aussi et les manouvriers de même. Dans ces conditions, les futurs époux n'ont guère leur mot à dire et il arrive que la future ne soit pas présente, c'est dire ! Les biens sont soigneusement énumérés ou, la partie se disant "apaisée", il n'a pas été jugé utile d'en faire inventaire. Ils consistent ordinairement en ustensiles de ménage, une vache, un cheval, rarement un chariot, la jouissance ou la propriété de terres, un hébergement. Les artisans possèdent les outils servant à leur métier et les filles apportent plutôt une somme d'argent mais dans tous les cas, elle est "honnestement vêtue comme a son estat appartient" et elle possède sa "chambre" ou "lit garnÿ". Les divers "apports" ou "portements" de mariage peuvent être surprenants comme ce plein chariot de fumier pour amender le champ dont le jeune couple aura la jouissance !

    Il n'est pas rare qu'un premier mariage entre deux familles soit suivi d'un second unissant la soeur du mari avec le frère de la femme. Phénomène d'identification des cadets à leurs aînés ? Pourquoi pas ? On constate que la dot est exactement la même dans les deux cas. Normal mais le marié, "sitôt le mariage consommé" ne vient pas signer un codicille au contrat, reconnaissant avoir perçu la dot des mains de son beau-père et le tenant quitte. Si les deux mariages ont été célébrés le même jour, il faut envisager que les deux pères se sont entendus pour garder la jouissance de leurs biens et ne pas payer la dot qui ne prendra effet qu'à la dissolution du mariage. Si au contraire, les deux mariages sont notablement espacés, il est probable que la première dot n'a pas été réglée et que le père débiteur propose le second mariage à titre de transaction !

    Si les parents ne peuvent ou ne veulent consentir aux sacrifices nécessaires pour "établir" leurs enfants, ceux-ci risquent d'attendre d'être orphelins pour se partager les biens et convoler, ce qui ne tarde généralement pas. Un héritage, même petit, augmente l'attractivité des jeunes gens en âge de convoler...

    Pour les remariages relativement tardifs, les parents étant décédés, une certaine liberté règne. Un veuf peut épouser une femme de condition inférieure pourvu qu'elle soit jeune et sans doute jolie ou une servante dévouée aimant les enfants tandis qu'une veuve, à moins d'être aisée, aura plus de difficultés à garder son rang social. Le contrat est alors indispensable pour préciser les biens des deux contractants mais aussi du ou des disparus ainsi que les droits et devoirs des époux envers tous les enfants. Si ce contrat n'a pas eu lieu, la famille du défunt peut l'exiger. Le recours à un membre de la famille du défunt conjoint permet de conserver les biens dans la famille et prévenir la mésentente entre le parâtre ou la marâtre et les enfants.

    On peut s'étonner que des fiancés sans le sou passent un contrat de mariage. C'est oublier qu'un contrat est surtout établi pour régler par avance la dissolution du mariage ! Hormis les très rares cas d'annulation de mariage, celui-ci se terminait par la mort aussi le contrat rappelait au futur survivant qu'il aurait la charge des funérailles. Il précisait ensuite la dévolution des biens au décès du premier mourant, la part du survivant, le sort des orphelins éventuels et à défaut, le retour des maigres biens dans la famille d'où ils provenaient. Même pauvres, nos aïeux espéraient bien améliorer leur situation, hériter d'un parent sans postérité, etc...

    Enfin, si l'un des contractants est étranger - et il suffit qu'il soit originaire de la province voisine - il devra passer devant le notaire pour qu'il n'ignore rien des coutumes du lieu auxquelles il devra se conformer !

    Les successions, plus souples que de nos jours, se règlent selon des coutumes qui varient fortement d'une région à l'autre, en l'occurrence du Boulonnais au Hainaut par exemple : droit d'aînesse mais à charge de s'occuper des cadets ici, égalité entre frères et soeurs là avec parfois un droit de maineté pour le "bâton de vieillesse", révèlent aussi le souci de privilégier l'époux survivant ou de lui préférer les enfants. Les testaments en disent long sur leur auteur : le père qui exige l'embastillement de son fils prodigue, la grand-mère aux multiples testaments qui manipule à sa guise sa fille unique ou celle qui fait dire quantité de messes pour son défunt époux, ses parents, ses amis mais pas pour elle qui n'en a point besoin et qui ose dicter cela à son curé. Les obligations, qui sont des emprunts à terme, renseignent sur des difficultés financières passagères : remplacement imprévu d'un cheval, impossibilité à "joindre les deux bouts"  en attendant les rentrées provenant de la vente de la future récolte, racheter une part de succession, etc... avec souvent la caution d'un tiers tandis que la constitution de rente est un emprunt perpétuel correspondant à un investissement durable, signe plutôt d'un enrichissement. Ces rentes, qui présentent un très grand intérêt pour le généalogiste, seront étudiées pus loin. Tous les actes sont bons à prendre, même les baux qui renvoient au propriétaire à partir duquel, on pourra parfois s'orienter vers de nouveaux fonds pour progresser.

    Il ne faudra pas perdre de vue que les testaments, partages et successions ne sont pas toujours exhaustifs. D'abord, le mourant peut ne pas être autant "en bon sens vraie mémoire et entendement" que le rédacteur le prétend... Ensuite, cet acte vise à faire exécuter par ses héritiers les dernières obligations qui lui incombaient. En effet, les aînés déjà pourvus lors de leur contrat de mariage, seront ou non admis au partage final selon qu'il reste suffisamment ou pas de biens pour assurer une part convenable à leurs cadets. Il est des actes qui expliquent minutieusement la situation et d'autres particulièrement laconiques. Plus subtil est le cas d'un enfant né d'une première union et qui a déjà hérité de son défunt parent : il risque, si son parent survivant a eu de nombreux enfants par la suite et dans un souci d'équilibre entre tous les héritiers, de devoir se contenter de ce qu'il a déjà reçu, voire de payer une somme compensatoire à ses cadets !

    Les parents des contractants pouvaient insérer une clause très particulière : ils "accordaient représentation" ou non à leurs futurs petits-enfants au cas où leur propre enfant décéderait avant eux-mêmes. Si oui, les orphelins héritaient de leurs grands-parents maternels ou paternels, récupérant la part qui devait revenir à leur défunte mère ou défunt père sinon, ils étaient irrémédiablement écartés de cette succession. Cette disposition, qui peut sembler inhumaine, avait pour but de ne pas prendre le risque de laisser sortir les biens de la famille au profit d'un gendre ou d'une bru, d'éviter les litiges avec eux et de limiter le morcèlement des terres et autres propriétés. D'autres stratégies permettaient de préserver le plus possible son "pré carré" après sa mort comme nous le verrons par la suite.

    Enfin, si de nos jours, un testateur ne peut déshériter totalement un de ses enfants, il n'en allait pas de même autrefois. L'ostracisé pouvait être mentionné comme non héritier "pour des raisons bien cognues sans qu'il soit besoin de le préciser" ou être complètement passé sous silence. Il n'est pas toujours possible de déterminer auquel des deux derniers cas on a affaire.

     

    Nonobstant ces interprétations parfois délicates, ce travail sur des actes notariés permet de se familiariser avec ces fonds, d'acquérir de nouvelles méthodes de travail sans grand risque de se tromper puisque les actes paroissiaux sont encore là pour vérifier le raisonnement, ce qui ne sera généralement plus le cas au XVIIe siècle.


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  • Le généalogiste qui effectue des recherches dans le Nord constate rapidement d’importantes lacunes dans les BMS de trop nombreuses communes.
    Un fait aussi généralisé ne doit bien sûr rien au hasard.

    1694-1717

    Le traité d’Aix-la-Chapelle en 1668 officialise les conquêtes de Louis XIV dans notre Nord. Le roi promet de respecter les coutumes et privilèges locaux mais il est bien décidé à imposer peu à peu son administration. De plus, comme il a besoin de financer l’effort de guerre, il lève des impôts, emprunte et crée de multiples offices. Ainsi, en octobre1691, une ordonnance royale crée l’office vénal de greffier-conservateur des registres paroissiaux dont la mise en application n’aura lieu qu’en 1694.


    Les registres doivent être tenus en double exemplaire :
              l’original, signé par les parties et le curé, était conservé à la paroisse
              une copie était remise au greffe du bailliage


    Le conservateur les paraphait au terme de l’année écoulée et se faisait rétribuer… à la page écrite ! Il fournissait aussi les registres pour l’année suivante. On comprend pourquoi les actes sont avares de renseignements et que la présentation soit si peu aérée.


    Certains curés obtempéreront tandis que d’autres, tel le curé de Steenwerck qui s’est plaint dans son registre paroissial, se montreront mécontents des frais résultant de cette obligation. Sur fond de querelle janséniste, d’autres encore, estimant que l’autorité royale n’a pas à maîtriser des informations religieuses, vont entrer en résistance. Certains, fidèles à leurs habitudes, ne tiendront qu’un seul registre officiel. Les plus déterminés se limiteront à un cahier clandestin qui n’est pas toujours parvenu jusqu’à nous.

    Il apparaît aussi que les greffiers-conservateurs des registres paroissiaux ne se soient guère souciés de mettre les registres en lieu sûr, montrant plus de zèle à les taxer, les accaparer et parfois à les vendre aux autorités ecclésiastiques soucieuses de garder la main sur leurs registres.


    Malgré quelques mesures pour tenter d’améliorer le dispositif, cette situation perdurera jusqu’à la mort de Louis XIV en 1715 et l’office de conservateur sera définitivement supprimé par un édit de décembre 1717.

     

    51. Lacunes dans les BMS 1694-1737
     

    Registre des Baptêmes, Mariages & Sépultures de Pérenchies pour 1694

    Archives départementales du Nord 

     

    1717-1736

     

    Inévitablement, un certain « laisser aller » s’est ensuivi, les curés ont enregistré les actes sur les registres qu’ils avaient en leur possession mais en un seul exemplaire, ce qui explique l’emploi de cahier prévus pour les années antérieures.

    La grogne des curés s’étant calmée et les évêques constatant une situation navrante, une nouvelle ordonnance royale de 1736 va enfin remettre de l’ordre dans la tenue des registres paroissiaux. Ils devront dorénavant être tenus en double exemplaire, tous deux originaux, c’est-à-dire signés par les parties et le curé dont l’un sera remis au greffe du bailliage. On en profitera pour donner des instructions précises sur la rédaction des actes.

     

    51. Lacunes dans les BMS 1694-1737

    Registre des Baptêmes, Mariages & Sépultures de Pérenchies pour 1737

    Archives départementales du Nord 

    Noter les différences entre 1694 et 1737.

     

    Pour ces périodes où les BMS font défaut, il est nécessaire de se rabattre sur le tabellion pour y rechercher TOUS les actes et pas seulement les contrats de mariage.

    De 1737 à la Révolution

    Après une courte période d’adaptation parfois, les nouvelles mesures, sauf rares exceptions, seront appliquées correctement jusqu’à la Révolution… pour la plus grande satisfaction des modernes généalogistes.

    Les registres paroissiaux passent alors aux mains des municipalités, seules habilitées désormais à dresser des actes d’état-civil. Ils y sont toujours, sauf si les communes ont été jugées trop petites pour en assurer correctement la conservation ou si des maires ont préféré s'en débarrasser, ils ont alors été versés aux Archives départementales.

    Les registres qui avaient été remis au greffe du bailliage seront finalement déposés eux-aussi aux Archives départementales. Les Mormons les ont microfilmés et les services d’Archives ont numérisé ces bobines pour les mettre en ligne sur Internet.

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------------

    Sources :

    Jeannine DUQUESNE adh. GGRN suivant l’avis d’Henri DESCAMPS.

    Pierre SAGE par l’intermédiaire de Danièle LEROUGE.

    Pierre-Valéry ARCHASSAL « Où sont passés les registres 1691-1736 ? » in La Revue Française de Généalogie n° 213 Août-septembre 2014 pp. 21-23.

     


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  • La première difficulté qui saute aux yeux est l’écriture, surprenante de prime abord. Le texte paraît encore plus déconcertant quand on découvre que les mots deviennent comme étrangers. Pas d’inquiétude ! Contrairement à l’étudiant qui doit parfois se plonger sans beaucoup de préparation dans un texte du Grand Siècle, le généalogiste qui aborde cette période a déjà surmonté presque sans s’en apercevoir toutes les évolutions de la calligraphie et pas mal de griffonnages. Pas de quoi se décourager, même sans savants cours de paléographie. Quelques notions essentielles seront expliquées dans le prochain article et le bon sens aidant, l’expérience viendra vite. 

     Le plus ennuyeux est qu’au XVIIe siècle, les BMS se font rares et quand ils existent, ils sont très décevants. Rarement filiatifs, ils nécessitent un travail de fourmi sur les témoins, parrains et marraines pour reconstituer avec quelque vraisemblance des fratries et par conséquent déterminer le couple parental.

    La meilleure méthode est de travailler sur un patronyme à la fois sous « Excel », les individus en colonnes, les années en ligne et, en s’appuyant sur les signatures et marques caractéristiques et les moindres indices, d’observer, déduire, conclure. Des exemples seront traités plus loin.

     

    Heureusement, d'autres sources peuvent pallier ces lacunes. La principale est, encore et toujours, le notariat que nous connaissons bien. Souvent plus ancien que les registres paroissiaux, il permet généralement de gagner une génération supplémentaire.

    Le problème est que ces actes doivent être analysés avec soin, bon sens et prudence. Les pièges ne manquent pas. Ainsi, l'épouse du père n'est pas nécessairement la mère d'un individu ! Une fratrie peut être issue de plusieurs mères différentes tant les morts précoces en couches et les remariages étaient fréquents.

    Pire, des frères portant le même patronyme peuvent être de pères différents si la mère, veuve avec enfant(s) s'est remariée avec un cousin du père ! Il ne faut donc jamais négliger les précisions suivantes :

    Consanguins :            frères et sœurs issus du même père ou cousins du côté paternel.

    Utérins :                     frères et sœurs issus de la même mère ou cousins du côté maternel.

    Germains :                 frères et sœurs issus du même père et de la même mère

                                       ou cousins issus des mêmes grands-parents. 

    Attention ! la précision s'applique à la personne principale, celle qui est l'objet de l'acte, pas à son témoin, personne secondaire.

     


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  •  

    Les généalogistes débutants apprennent vite qu'il est possible de pallier le manque d'acte de mariage par la recherche d'un contrat de mariage. Hors la partie généalogique, ils ne se soucient généralement pas du contenu de l'acte encore moins des références (dépôt d'archives et cote précise), ce qui prouve qu'ils n'ont encore aucune intention d'approfondir leurs recherches.  

     

    Pourtant la suite du document fait parfois apparaître d'autres personnages comme un aïeul qui hébergera le jeune couple ou l'énumération de terres et de biens de famille que l'on sera heureux de retrouver aux générations précédentes, apportant une preuve d'ascendance.  

     

    Il est évident que l'acte passé entre deux pauvres manouvriers diffère sensiblement de l'accord entre deux familles aisées qui unissent leurs rejetons mais en prendre connaissance permet de réaliser le degré de dénuement des uns et la situation de rente des autres.  

     

    Les testaments les intéressent peu et les partages après décès encore moins. Dommage...  

     

    Si leurs racines sont flamandes, ils risquent de changer rapidement de point de vue. Certes les contrats de mariage y sont la plupart du temps tellement succincts qu'ils n'apprennent quasiment rien mais en compensation, les successions - appelées "maisons mortuaires" - fourmillent de renseignements :

     

    ascendance du défunt pouvant remonter jusqu’à cinq générations,

     le ou les conjoints successifs de la personne défunte,

     tous ses héritiers,

     et, le cas échéant, les tuteurs des enfants mineurs avec le lien de parenté entre tuteurs et pupilles et le lieu de résidence des tuteurs,

     copie du contrat de mariage,

     inventaire complet et précis avec estimation des biens meubles et immeubles, provenance comprise : héritage (avec indication de la personne) ou acquisition, 

     état de l’actif et du passif (dettes). 

     

    Si le défunt est bourgeois d'une ville flamande voisine, c'est dans cette ville qu'il faut rechercher sa succession et non dans son village de résidence. Tout bon généalogiste est aussi un touriste...

     

    Traditionnellement, les biens meubles sont vendus aux enchères devant l’échevinage et le produit réparti entre les héritiers tandis que les biens immobiliers (terres et constructions) leur sont dévolus devant notaire.

     

    Deux écueils de taille 

     

    Hélas, la majorité des villages n’a pas conservé ces précieux fonds mais une fois l’arbre généalogique dressé et les fratries reconstituées, il est bon d’aller à la recherche d’un collatéral vivant dans un village voisin qui apparaitrait dans un de ces cahiers.

     

    Ils sont rédigés en flamand qui est au néerlandais ce que le ch’ti est à la langue française… d’autrefois ! Dans les dépôts d’archives de la Flandre maritime, on rencontre heureusement des passionnés qui se débrouillent honorablement…

     

     Christophe YERNAUX a consacré un article « Vlaemsch ou Ch'ti ? » sur ces dialectes dans sa revue « Le Castelo Lillois » n° 2 disponible sur Internet.

     

    http://www.lillechatellenie.fr/castelolillois/index.php/magazine/file/3-castelo-lillois-n-2-la-paroisse?tmpl=component

     


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  •  

    Il ne faut pas perdre de vue que Généanet, bien qu'il propose gratuitement une version allégée, reste un site à visée commerciale. A chacun de tester et d'adhérer ou non selon ses besoins et ses attentes. Passons rapidement en revue ses points forts et faibles.

     

    Points forts 

    C'est d'abord un logiciel de généalogie à la portée de tous.

    A ce titre, il permet au débutant de se familiariser avec la gestion informatique de sa généalogie.

    Contrairement aux versions d'essai des logiciels les plus connus, le nombre d'ancêtres et de collatéraux est illimité

    C'est une sauvegarde appréciable.

    Il permet enfin d'accéder aux travaux de "cousins" plus avancés et de contacter leurs auteurs.

    C'est une aide qui prémâche la recherche.

     

    Points mitigés  

    Valeur inégale : les arbres vont du copiage maladroit ou distrait (un arbre proche du mien attribue à un de mes ancêtres une fille supplémentaire... qu'il aurait eue une trentaine d'années avant sa propre naissance !) aux travaux aboutis de chercheurs aguerris. Pire : nous connaissons des contributeurs un peu spéciaux qui ont avoué avoir semé volontairement des erreurs pour pister leurs "copilleurs". Il faut donc vérifier systématiquement les données en allant sur les sites d'archives. Cette attitude consistant à suivre son don et à se prétendre pillé peut, s'il est pris en compte, être à l'origine de décisions suicidaires pour un site (nous en connaissons un qui rendait de grands services mais qui périclite ainsi lamentablement).

    Grande pauvreté des sources : les BMS, qui sont le B.A. BA de la généalogie, restent et de loin la plus utilisée bien que la moins passionnante.

    Malheureusement les références archivistiques sont rarement indiquées, la mention d'un autre arbre témoigne d'une honnêteté intellectuelle mais ne garantit pas le sérieux du travail.

    Généalogique élémentaire et ludique en fauteuil mais d'une grande pauvreté car déconnectée des archives, tributaire des contributions des autres donc sans garantie et sans valeur intellectuelle.

    Généanet perfectionne régulièrement l'outil au risque d'agacer ceux que les changements contrarient.

     

    Points faibles 

    La fiabilité des renseignements.

    Trop de contributeurs commettent des erreurs vénielles ou des énormités. Il est donc nécessaire de vérifier toutes les données en recherchant les actes des BMS mentionnés.

    Très peu de sources (le document d'origine) et de références (les publications antérieures) rendant les approfondissements, élargissements, recoupements et vérifications impossibles.

    Filiations osées.

    Les généanautes se co-pillent allégrement, le but étant de grimper au plus haut de l'arbre, façon livre Guiness des records. 

     

    Point très faible 

    La qualité du service.

    Les éventuels problèmes rencontrés mais non résolus sur la version gratuite d'essai peuvent dissuader à juste titre de passer à la version "premium" pourtant alléchante.

     

     

     

    Conclusion 

    Ayant entrepris les recherches généalogiques bien avant Internet, j'apprécie de confronter mes trouvailles avec celles des autres, de découvrir des collatéraux partis chercher fortune ailleurs. mais le plus intéressant reste incontestablement de fouiller dans les diverses séries des dépôts d'archives pour connaître des épisodes de la vie des aïeux, leur cadre de vie, retracer l'histoire des familles, ce qu'à ce jour Généanet ne permet pas.

    Plutôt efficace mais trop restrictif et peu fiable. Malgré ses défauts, tous les généalogistes purs et durs avouent le consulter régulièrement et nombre d'entre eux y ont transféré leur GEDCOM.

    Il est judicieux de compléter les renseignements en allant fouiner sur les forums de discussion

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    http://www.geneanet.org/premiers-pas/les-premieres-etapes/viii-genealogie-internet-et-partage

     

     


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